Dans Just Kids, Patti Smith raconte que selon sa mère ce qu'on fait le premier janvier préfigure ce que sera le reste de l'année (éd. Folio, p.203). Depuis que j'ai lu ce bouquin, je ne passe pas un jour de l'An sans penser à la mère de Patti. Ce matin, curieusement, le monde était étonnamment toujours le même. Rien n'avait changé : ni les piaillements des mésanges affamées, ni la bonhomie des nuages endimanchés, pas plus que la dignité des arbres saluant notre passage. Et les problèmes à prévoir se révélaient toujours aussi présents.
A Berne, rayonnante et alerte, il nous a fallu une longue balade le long de la rivière. Nous avons juste décidé de bifurquer à droite après le pont au lieu de prendre à gauche selon notre habitude. Les branches chantaient sous l'effet de la bise, les merles s'en donnaient à cœur joie. Un feuillu s'était fait salement amocher par un castor pendant la nuit. J'ai repensé au chamois qui rôde autour de notre maison ces derniers temps. Sa présence miraculeuse, son regard pas du tout farouche, sa manière de traverser la forêt pour venir frôler notre maison. Un mélange de candeur et de nonchalance. Et puis... longeant le parc zoologique, nous avons découvert un rassemblement de pélicans qui faisaient un raffut de tous les diables. Et plus loin, un regroupement de flamands roses, vraiment, incroyablement roses, d'une élégance rare.
Alors je me suis dit qu'une année qui commençait avec un raffut de pélicans et des volatiles couleur rose dragée avait de quoi intriguer. J'ai pris mon élan et... je me suis lancée.
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