Nous avons décidé d'aller nous mettre au vert pendant deux jours. Nous en avions besoin.
Cela peut sembler bizarre : se mettre au vert quand on vit près d'une forêt,
quand on s'efforce jour après jour de suivre à travers bois et marais
un jeune chien frondeur qui n'écoute que son instinct, c'est inepte.
Tout le long de la route épousant les contreforts du Jura, à l'aller comme au retour,
nous avons découvert combien nous étions ingénus en matière d'arbres et de verdure.
Il y a en réalité - et c'est vertigineux d'y penser - autant de variétés de verts
qu'il y a de printemps et de promeneurs et de paires de prunelles et d'étincelles.
Parler d'émeraude, de véronèse, de bouteille, de tilleul ou de kaki, et même
de pistache ou de malachite, c'est encore et toujours rester dans l'à peu près.
Dans un espace ouvert, affranchi de jugements, mille nuances apparaissent.
Le monde des couleurs est extrêmement sensible et il suffit d'un rien - vraiment -
pour que tout change, tout s'embrunisse, ou s'efface, pour qu'on perde toute trace.
En matière de vert, comme en toute autre sphère, tout est prétexte à s'altérer.
Question de lumière, question de points de vue, de certitudes et puis d'humeurs.
Les ombres passent. Les ondes se lassent. Seule l'impermanence reste maîtresse.
Pour en connaître un peu plus sur l’œuvre "Life" d'Olafur Eliasson, installée à la fondation Beyeler, c'est ICI
Magique! Merci pour ce beau cadeau dominical!
RépondreSupprimerOui, quelque chose de magique, de zen, de troublant, d'étonnant dans cette œuvre. Notre visite programmée durant la pause de midi, nous a permis de visiter en silence. Il s'agit d'oublier tout ce qu'on a entendu, lu, appris et simplement se laisser aller à vivre l'instant.
SupprimerPS : quant à la quantité de verts qu'il existe au printemps, inimaginable!!!