Loneliness / Alice Neel / National Gallery of Art / Washington
Jour de pluie. Elle s'ennuie. Elle observe les perles qui se noient. Elle regarde les branches qui ploient. Elle prend puis repose puis reprend un livre, mais la poésie ne prend pas. Elle hésite, hésite encore, se retient de croquer dans un chocolat. Le temps s'étire, chat indocile, le temps se refuse à être amadoué, se fait rétif, se fait ennemi, colle comme une pâte qui ne veut pas lever, charrie des souvenirs qu'elle voudrait remiser. En verre pervers s'élève entre la vie et elle un mur d'hostilité. Elle regarde le fauteuil vide que personne ne vient habiter. Elle hésite, hésite encore, se retient de pleurer.
Une écriture dense qui traduit parfaitement les sentiments et l'état intérieur de la personne. Comme souvent tu sais dire des choses fortes en peu de mots.
RépondreSupprimerOn aimerait venir s'asseoir dans le fauteuil et essayer d'arborer un sourire lumineux. Une lumière dans les yeux, qui parlerait du soleil derrière la pluie.
Un souvenir d'enfance remonte. Chez mon parrain. La chaise et le fauteuil vides du grand-père décédé. On ne touchera ni à l'un ni à l'autre. Jusque quand ?
:) Merci pour ce commentaire sensible et personnel.
RépondreSupprimerJ'avais aimé cette peinture d'Alice Neel pour tous les contrastes qu'elle contient : le fauteuil vide et les couleurs intenses, la vitalité des formes et l'absence.
Ce grand-père devait tenir une grande place, être irremplaçable pour qu'on marque son absence. Une figure majeure, dont le deuil était sans doute impossible. Il fallait continuer avec le vide, incorporer le vide au quotidien ?
Belle journée à toi, cher Alain.