lundi 6 mai 2019

Vivre : terminus


La moissonneuse tenant sa faucille, la tête appuyée dans sa main , J-B C Corot, Museum of Fine Arts, Boston

Dans un premier temps, elles  semblent si saugrenues, qu'on en refoule l'idée même. On s'enjoint à la patience, à la compréhension. On voudrait s'en tenir à ce qui est normal. On se dit qu'il faut faire des efforts. On refoule, on déglutit. Au fil du temps, les éraflures, les dissensions, les couleuvres. Et puis, un jour, et puis un autre, on finit par considérer les choses de notre point de vue, on finit par prendre notre défense, au mépris des injonctions et du qu'en dira-t-on. Un jour, on les voit comme ce qu'elles sont, des choses de la vie, ni plus ni moins. On n'a plus envie de les repousser, de les juger répréhensibles, d'en faire des questions de morale. On n'a plus envie surtout de se mal juger. On a juste envie de vivre et alors on les vit. Les ruptures.



7 commentaires:

  1. Il arrive aussi qu'elles soient salutaires, mais dans la plupart des cas une rupture "déchire".
    C'est vrai aussi qu'avec l'âge ça fait moins mal... surtout au partant.
    Bonne journée, Dad... et courage...
    Bises.

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    1. Je crois que les déchirements, les difficultés s'accumulent avant la rupture. La rupture ne fait que clarifier ce qui s'est déjà avéré. En fait, peut-être que craindre la rupture, ce n'est pas craindre de souffrir (c'est déjà fait), c'est craindre de poser un verdict sur une situation déjà terminée. Oui, en ayant peur de rompre on a seulement peur de la vérité.
      Bonne après-midi, Julie.

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  2. Les ruptures sont parfois salvatrices, même si elles déchirent comme le dit Julie. Mais s'il y a eu rupture, c'est qu'il y avait de toute façon souffrance, alors à choisir...
    Bel après-midi, ma chère Dad.

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  3. Les ruptures sont salvatrices. Elles soulèvent d'un grand poids, celui des hésitations, des devoirs, de la peur, de la culpabilité. Notre corps sait très bien nous dire qu'on a pris la bonne décision : on se sent plus léger, on respire mieux. Je parle de décisions longtemps mûries, pas de coups de tête. Quand on procède par coups de tête, on est plus fragile, plus soumis aux injonctions à réfléchir, à "être raisonnable".
    Comme tu le dis, la rupture est le résultat de la souffrance et pas le contraire.
    Belle fin de journée à toi.

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  4. Combien de ruptures ai-je vécues? Je ne vais pas compter mais après coup, je me dis qu'elles "valaient" la peine. Aussi bien en amour qu'en amitié. Bises alpines très fraîches.
    P.S. salutations de Solange la mésange.

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  5. La rupture, donc : un souhaitable respect de soi ?
    Solange ? tu en es sûre ? et pas Michelange ? tu as bien vérifié ? quoi qu'il en soit, salue l'oiseau pour moi!

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  6. Sans doute la rupture est un respect de soi...mais que c'est difficile à se le dire quand cela arrive.
    Quant à Solange, elle s'offusque. Elle m'a dit se maquiller tous les matins!

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