mercredi 13 novembre 2019

Vivre : memento mori


Portrait de femme avec crâne et livre (détail) / Bartholomaus Bruyn le Vieux / Museo Correr / Venezia

Et si, loin de nous faire peur, la mort devait se placer au centre de notre vie,
nous donner des ailes, nous permettre d'oser, de vivre sans crainte et sans limites,
s'il s'agissait de nous en souvenir, de bien la tenir au lieu de détourner le regard ?
Et si la peste, c'était justement ce furieux besoin de vouloir sans cesse la fuir ? 

12 commentaires:

  1. La mort
    comme un retour à la source
    qui nous a donné naissance

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    1. Eh, oui, si nous pouvions considérer la mort ainsi et l'intégrer, comme un élément naturel, dans notre vie...
      Belle après-midi, Pascal.

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  2. Coucou ma Dad. C'est une réflexion difficile que tu nous donnes aujourd'hui. De mon côté, je crois ne pas avoir beaucoup réfléchi à la mort avant ces trois dernières années. Oui, j'ai perdu des êtres chers, des amis en montagne. Mais quand j'ai su qu'une amie très chère était touchée par une leucémie, j'ai commencé à avoir presque peur de la mort. Et cet été, j'ai perdu ma tante dans des circonstances dramatiques, subites. Et là, je me suis dis que la vie devait vraiment intégrer cette notion de départ et de non-retour. Car on ne sait jamais ce qui va se passer.

    Mais cela me reste quelque chose de très difficile à appréhender. J'ai la chance d'avoir encore mes parents, en relative forme, un papa qui court les montagnes, une maman très active. Je sais qu'un jour, ils partiront mais je n'arrive pas à l'envisager, à mettre des mots dessus.

    Sans doute que c'est un travail (ne pas fuir la mort) que je dois faire. Mais j'avoue que je ne sais pas trop comment m'y prendre.

    Bises de plaine.

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    1. Tu as raison, Dédé, ce sont probablement les circonstances de la vie qui nous portent à considérer la mort. Les deuils, les épreuves, les problèmes de santé. Avant, rien n'est fait pour qu'on se confronte au sujet. C'est bien le problème : notre société fait tout pour escamoter cette réalité sur laquelle est pourtant fondée notre vie. On nous propose de vivre comme si notre fin n'existait pas. Et par conséquent, on mène notre vie, on gère nos relations comme si le temps n'était pas compté, comme si rien ne devait jamais s'arrêter.
      C'est une victime des attentats du 13 novembre qui m'a inspiré ce sujet. Elle s'en était sortie (elle semblait s'en être sortie) après quatre ans en disant que cette confrontation avec la possibilité de mourir lui avait ouvert les yeux. Elle éprouvait un besoin de solidarité avec les autres, des élans de générosité et de bonté. Elle voulait valoriser sa vie, elle voulait se sentir en vie. Elle prenait position contre toute forme de violence et toute forme de souffrance. Elle se sentait proche de la nature, des plaisirs simples. Elle tenait bcp à ses amis.
      En l'écoutant, je me disais : Faut-il vraiment en passer par là pour réaliser tout cela ?
      C'est (si je peux me permettre de faire le parallèle) un peu comme pour notre Terre. Cela fait 50 ans que le Club de Rome tirait la sonnette d'alarme pour nous inviter à vivre et à partager les richesses naturelles autrement. On a continué de foncer dans le mur, comme si la fin, les risques n'existaient pas, comme si tout pouvait être éternel. Il faut à présent que l'eau monte pour qu'on daigne s'en préoccuper.
      Désolée si la réflexion t'a été difficile. Je te souhaite néanmoins une très belle après-midi, avec de belles éclaircies, chère Dédé.

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  3. C'est vrai. Notre société fait tout pour cacher la mort. On doit être jeune, fine, belle, cheveux au vent. Cela ne fait que peu d'années que certains top modèles ont plus de 35 ans. Et encore!! Sus aux rides et aux cheveux blancs. Alors que dans notre société, les personnes âgées deviennent une proportion de la population de plus en plus importante. Et ne parlons même pas des financements pour les homes qui les accueillent! En Valais, une nouvelle polémique est en train de naître pour de nouveaux cas de maltraitance envers les résidents des EMS...Que faut-il penser du personnel de plus en plus surchargé pour s'occuper de ces personnes qui demandent tellement de soins et d'attention.

    Intégrer l'idée que tout se termine un jour est difficile dans cette société-là. Je ne sais pas si avant c'était plus facile quand les vieilles personnes restaient dans les familles.

    Quant au témoignage de cette rescapée du 13 novembre, sans doute qu'elle a vécu l'enfer pour voir la beauté du monde. On peut effectivement se demander s'il faut vivre tout cela pour s'ouvrir ainsi à la vie. Tiens, ce fameux 13 novembre, j'étais là-bas, une rue plus loin que le Bataclan. C'est vrai (peut-être suis-je dans le déni) que j'ai mis des mois à m'enlever certaines images de la tête. La vie ne tient qu'à un fil.

    Et pour finir, notre planète... comme tu as raison. Le Club de Rome dénonçait déjà mais rien n'a été fait. Il faut que les glaciers fondent sous nos latitudes pour qu'on se mette à penser développement durable et écologie...

    Re-bises. Je retourne à mes dossiers.

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  4. Merci pour ton passage, chère Dédé. Tes dossiers ont bien de la chance de t'avoir. Bonne après-midi et surtout, belle soirée.

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    1. Heureusement que tu n'as pas parlé de mon "repassage". ;-) Belle soirée.

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    2. Euh... en fait, en toute honnêteté, j'ai failli écrire : "re-passage" tout à l'heure, et puis, j'ai renoncé à ce terme... brûlant!
      (je suis un peu chatouilleuse sur le repassage. Dans ma présentation ici je l'ai mis dans ma liste de "mots-serrure", car depuis l'adolescence je déteste ça, à un point, mais à un point!!! tu ne peux pas imaginer!)

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  5. Moi, j'aime bien le repas sage, et aussi moins sage :-) :-) :-)

    Pour Dédé, nous aussi nous ne repassons plus, pour éviter cela :
    ne pas trop essorer le linge
    le suspendre tout de suite à la fin du lavage
    pour les chemises les faire sécher sur un cintre, et j'ai remarqué que même s'il restait quelques légers plis ils disparaissaient une fois que la chemise était portée.
    Avec le temps nous regardons encore plus la composition des vêtements et nous achetons des chemises un peu plus haut de gamme qui se froissent moins et pour des sorties exceptionnelles, un petit cou fer juste avant de la porter.
    De quoi gagner des précieuses heures pour faire ce que l'on aime ;-)
    :-)

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  6. > Pascal : merci pour tes précieux conseils.
    > Dédé : moins de boulot, plus de photos ?
    >> Pascal et Dédé : Voici un billet qui a commencé avec du lourd et qui s'achève dans l'allègement. quoi de mieux ? Vous souhaite une très douce soirée à tous deux!

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  7. Je rajoute ma note à moi : je ne repasse que pour les grandes occasions, c'est-à-dire rarement. Tout d'abord, parce que je n'aime pas ça, et ensuite parce que si le linge est un peu froissé, la belle affaire ! :-)

    En ce qui concerne le thème de ton billet, Dad, c'est vrai que la mort s'invite parfois à des moments où l'on ne s'y attend pas, c'est dans ces moments-là qu'elle est la plus difficile à accepter. La mort de mon frère par exemple. Il était en pleine santé, la veille. Le lendemain matin, il n'est plus là. Il y a quelque chose de choquant. Par contre, ma belle-soeur qui se bat actuellement contre un cancer, est pleine de vie, même si elle sait que la fin approche, mais elle profite du temps qui lui reste, et nous nous habituons avec elle au fait qu'elle partira bientôt. La mort fait peur, et pourtant nous avons bien qu'il y a un début et une fin à tout. Nous avons bien que nos parents, ou amis, sont déjà partis et qu'il faudra bien faire pareil un jour nous aussi. Et puis, tout est question de croyances aussi. Si l'on croit à une vie après la mort, c'est plus facile de voir les gens partir et de penser à notre propre mort. Mais là aussi, c'est très personnel...
    Bonne soirée à vous, bises de ma campagne.

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    1. Tu m'as déjà parlé, Françoise, de ta belle-soeur malade et de ton cheminement à ses côtés. Je pense que vous vous donnez autant l'une à l'autre sur cette route, pas toujours simple ni évidente, mais certainement très riche. Il y a une grande réciprocité et une grande humanité dans cet accompagnement que vous faites à deux. Adolescente, j'ai vu mon père dépérir peu à peu de cette maladie, mais tout le monde gardait le secret. Tout le monde devait faire comme si. On donnait des noms rassurants au mal qui le minait. J'aurais tellement voulu qu'on puisse en parler, qu'il puisse me raconter des choses de sa vie, ce qu'il avait compris, ce qui avait compté pour lui. Mais non, le silence... (j'avais entre 14 et 18 ans)Depuis, peur ou pas, angoisse ou pas, je pense qu'il faut trouver les mots pour dire,les conditions pour être, les aptitudes à entendre. Merci pour ton passage, chère Françoise et toute belle journée à toi.

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