lundi 25 novembre 2019

Voyager : réveils bisontins






Sortir, au petit matin retrouver le parc délaissé. Sillonner les moindres recoins. Inspecter, comme si un trésor ne demandait qu'à être débusqué. Sentir l'air cendré, les rouages encore mal rodés, le silence blême. Observer les danses des cheminées lointaines. Fouler l'herbe glaciale. Regarder s'éteindre les dernières étoiles. Envoyer des baisers aux madones frigorifiées. Saluer un Allemand préoccupé, tout pressé de décamper. Déranger en crissant quelques merles transis, contrarier en passant un félin démuni. Rappeler inutilement le chien. Tendre l'oreille à la ville besogneuse qui bougonne et paresse. Prendre une pleine inspiration de cette lumière blafarde gorgée de promesses. Regagner l'ancien monastère et ses courants d'air, ses bois lustrés qui se repentent, ses croix négligées qui se lamentent. Aimer les jours qui commencent, aimer le café qu'on s'apprête à savourer, aimer la grisaille et la rigueur. Mordre dans l'instant comme on mord dans un fruit sur. Aimer l'hiver et ses griffures.

8 commentaires:

  1. Je suis toujours admiratif de ces constructeurs de mur.
    Trouver la bonne pierre qui au coude-à-coude
    assurera la force, la solidité, la puissance de l’ensemble

    L’histoire commença par : Il était une fois…
    et se termina avec la rencontre de la reine de la forêt.
    Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

    Je reste sensible à ses jardiniers
    qui savent si bien mélanger les formes et les couleurs
    pour que le cadre devienne tableau

    Laissé ses pensées à la fenêtre,
    fermer les volets
    et s’endormir
    :-)

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    1. Une strophe par image, quelle créativité. Ma préférée : la dernière. "Laisser ses pensées à la fenêtre et fermer les volets." Visitant une ville, je trouve souvent plus de charme à d'infimes détails qu'aux grands monuments. On y sent toute la vitalité toute la sensibilité des habitants, actuels ou passés.
      Très belle après-midi (dans ton beau jardin, peut-être...)

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    2. Si c'est Besançon que vous visitez,
      elle est pleine de petits détails,
      c'est là que j'ai fait mes débuts en photo, pendant mes études.

      Se concentrer sur les détails,
      nous permet d'écouter la vie intime de la ville,
      loin des discours des monuments :-)

      Alors belles découvertes !,
      les promenades des quais font partie de mes balades préférées
      le long du parc Micaud ou de la gare d'eau ;-)

      Quelques détails de Besançon
      http://parler-en-silence.eklablog.com/rencontre-1-a107873598
      et les suivants
      :-)

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    3. Je n'ai découvert cette ville pourtant assez proche que l'an dernier. Ce fut un coup de cœur. J'ai eu besoin d'y retourner encore et encore. J'ai écrit plusieurs billets, dont celui-ci :
      http://zencok.blogspot.com/2019/04/voyager-si-pres-si-loin.html
      Là, j'étais tellement désolée d'avoir perdu toutes les photos de la ville qu'il m'a fallu absolument y retourner. J'aime de plus en plus ces villes de province, les incomprises, les besogneuses, les modestes, les oubliées. En France, comme en Italie, j'apprécie d'y séjourner. Elles ont tant à offrir! Elles ne se prennent pas la tête, n'entretiennent aucun sentiment de supériorité. Elles sont elles-mêmes et on s'y sent bien.
      (j'ai regardé avec attention tes billets, c'est marrant, nous n'avons pas mis en valeur les mêmes détails. Mais il me reste encore tant à découvrir. La prochaine fois, j'irai me balader sur les quais. En quatre séjours, j'ai passé beaucoup de temps au Mbaa devant le Bronzino et le Titien, entre autres). Belle soirée.

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  2. Coucou Dad. Il est 5 heures... Paris, pardon, Besançon s'éveille. Et Dad danse sous la lumières des dernières étoiles. C'est beau l'hiver, même quand il griffe. Bises de plaine.

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    1. L'hiver, froid, venteux, mordant, est magnifique. Le monastère avait un charme certain. Je suis allée à B. parce que... je devais absolument photographier. Imagine : on m'a dit de mettre mes photos en sécurité. Je m'exécute. Et je réalise que toutes les photos de Besançon ont disparu durant le transfert sur le disque dur externe. Rien entre "Bâle" et "Bergamo". Je demande à R. s'il les avait copiées sur son PC : non. Bref : 500 photographies de la ville et de son musée perdues, à refaire. A toute chose malheur est bon, comme dit le proverbe : un petit voyage s'imposait. La ville était ensoleillée, certaines terrasses ouvertes, les gens sympathiques et la cuisine exotique de l'ô à la bouche" toujours aussi exquise. Bref, tu sais tout tout tout de mon WE (y compris la halte frisquette dans la Sibérie suisse)! Belle après-midi, chère Dédé (j'ai adoré revoir grâce à toi le Monviso!).

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  3. Bonsoir Dad. Je me rappelle de ton précédent billet sur Besançon, je ne vais donc pas redire les mêmes choses, mais je retournerais volontiers me balader dans cette ville. Mon fils avait son premier (tout petit) appartement dans la rue piétonne. J'adorais cette rue. Besançon est une très belle ville, pas trop grande, juste ce qu'il faut, je n'aime pas les trop grandes villes. Cela m'aurait plu que mon fils s'installe là-bas, mais bon il a préféré la Bretagne. Je n'y suis jamais retournée depuis qu'il en est parti, pourtant je m'étais jurée d'y retourner... Belle soirée à toi, chère Dad.

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    1. Le fait que B. soit une ville estudiantine est un élément essentiel pour expliquer la bonne humeur, la vitalité, qui y circule. En règle générale, j'adore les villes universitaires : des jeunes, des exclamations, des commerces abordables, une atmosphère décontractée. En Italie, Bologne et Padoue, qui accueillent deux des plus anciennes universités d'Europe, sont parmi mes villes préférées. On s'y sent bien pour flâner, découvrir, photographier. Je te souhaite de retourner à Besançon, ses rues piétonnes, ses tranches de gâteau (!), ses librairies indépendantes (on en a ouvert récemment une supplémentaire). Toute belle journée.

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