lundi 1 juillet 2019

Voyager : sans malheur sans heurts



Depuis la chambre hier soir
Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.  
Pascal
Sur le sol, au long des dernières journées, les stores ont dessiné toutes sortes de formes à géométrie variable, que j'observais les yeux mi-clos, en écoutant de vieux podcasts qui parlaient d'îles, de jardins extraordinaires, d'auteurs voyageurs, de souvenirs lacérants ou sucrés, et je finissais immanquablement par m'endormir à Egine pour me réveiller à Tanger. Ou alors, je sombrais à Alger et me retrouvais à Turin. J'ai bourlingué, j'ai tellement voyagé, au cœur de ma chambre, durant ces après-midis alanguies. En émergeant, je m'étonnais d'avoir couvert de telles distances, désorientée par le son des voix nouvelles qui me parvenaient. Mes yeux atterrissaient sur le carrelage où le graphisme s'était modifié. Je découvrais une lumière insolite à ma vie, ébahie, ravie par les aventures immobiles et vastes de cet été.

2 commentaires:

  1. Coucou ma belle. Quel magnifique ciel tu as eu hier soir. Chez moi, il était plutôt chargé, menaçant et finalement vers 23h00, l'orage, violent, a éclaté, donnant l'illusion un temps d'une certaine fraîcheur. Aujourd'hui, en plaine, il fait de nouveau lourd et c'est pénible de travailler dans ces conditions. Si seulement il n'y avait que la météo qui faisait que le rythme est ralenti mais la motivation n'y est pas avec cette hiérarchie qui fait un pas en avant et trois en arrière. (cela devient pénible...)

    Quant aux voyages intérieurs, j'en fait aussi souvent, par les lectures, les pensées, les projets qui se dessinent un temps et qui s'effacent. Et ton billet me donne envie de relire Nicolas Bouvier et Ella Maillart. Savoir imaginer, rêver, c'est primordial pour s'échapper parfois de ce quotidien. Et les plus beaux voyages ne sont pas toujours ceux qui nous emmènent à l'autre bout de la terre.

    Bises de plaine désabusées du lundi

    RépondreSupprimer
  2. Oui, le ciel hier soir, annonçant l'orage, était de toute beauté. J'ai dû pour ma part monter à minuit passé consoler P. effrayé par les éclairs qui zébraient le ciel au-dessus du val de Travers. C'était intense, sublime et terrorisant pour un chien qui sait à peine aboyer.
    Je te comprends : ces lundis où l'on trouve à sa hiérarchie de mesquines et démotivantes faiblesses sont démoralisants. Je comprends que tu te sentes désabusée. Parfois, le courage, c'est d'accepter ses limites et de ne pas perdre d'énergie à vouloir changer ce qui ne peut être changé. Juste accepter et faire du mieux que l'on peut ce que l'on a à faire (penser aux gens que tu aides et qui t'en sont reconnaissants, penser aux petites graines que tu sèmes lors de tes cours). Quant aux voyages, dans nos chambres ou sur les routes, ils nous permettent de nous évader, mais pas seulement : ils nous rechargent en énergie et en désir de vivre intensément.
    Allez, ma Dédé, passe une belle journée en tournant ton regard vers tous tes merveilleux projets!

    RépondreSupprimer