Deux coucous. Trois écureuils. Quatre chevreuils.
Un seul soleil.
Cinq arbres de guingois. Six branches de forsythia.
Un seul chamois.
Sept coups quelque part. Huit étoiles retardataires.
Un seul pivert.
Neuf chants sifflés. Dix doigts congelés.
Des trilles par milliers. Un seul souhait :
la paix.
Notre monde change, il y a encore peu de temps que la plupart d’entre nous était conscients de la chance, de la chance de ne pas avoir dû vivre la guerre comme nos ainés sur ce continent. Notre monde change, notre vision du réel aussi : Berlin est à mi-distance entre Kiev et Rome, entre le capuccino et les bombes.
RépondreSupprimerNos références sont ébranlées, où, si elles ne le sont pas encore, elles vont l’être dans les prochaines semaines. Et le plus surprenant dans cette situation, c’est que tout continue comme avant, comme avant l’agression à notre porte, comme : Allo Munich ? la guerre est écartée… finalement Hitler ne voulait que…
Pendant ce temps, les flots de réfugiés se déversent sur les pays avoisinants et des villes sont assiégées. Les réfugiés sont accueillis par les différentes populations, mais ce flot ne va pas tarir tant que l’origine ne sera pas neutralisée ou bloquée.
Gaspard
Oui. Notre monde change (peut-être qu'il a toujours évolué, mais là il est en train de changer à une vitesse nettement supérieure). Oui. Les conflits n'ont jamais semblé si proches. géographiquement, tangiblement. J'aime bien l'expression "entre le cappuccino et les bombes". C'est un peu ça et on ne sait pas trop de quel côté les choses peuvent verser.
SupprimerJe crois que ce qui se passe actuellement parle infiniment à notre inconscient collectif et à notre mémoire collective. Bcp de gens vivants ont vécu la Seconde Guerre mondiale. On nous l'a bcp racontée. Mais on pensait que c'était une réalité dépassée. On nous disait qu'à présent les guerres seraient économiques, ou technologiques, ou que sais-je? spatiales... On ne pensait pas revoir des images qui nous rappellent à ce point le passé. Comme un retour en arrière si proche de nous
Certains disent : "il y a eu les guerres de l'es-Yougoslavie". Oui, c'était effrayant. Mais cela se passait entre belligérants de force plus ou moins similaire. Maintenant, les menaces sont plus violentes, l'escalade symétrique toujours plus présente. Comme si ce qui s'est passé en Syrie pouvait simplement être dupliqué. Une banalisation de l'horreur...
Pour finir, ces pensées de Niemoller à Dachau :
" Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester"