Annonciation (détail) / Botticelli / Galerie des Offices / Florence
Dans la maison, j’élague,
j’élague sans cesse. Je m’efforce de ne garder que l’utile ou le beau. Je
déteste plus que tous les objets "on
ne sait jamais" (je crois qu’avec ces objets, on ne saura jamais vraiment et que, par conséquent, il serait bon qu’ils partent voir ailleurs où se trouve
leur véritable fonction). Le magasin qui donne des coups de pouce tout près d’ici reçoit avec le sourire ce qu'on lui apporte de bon cœur.
S'il peut arriver - rarement - que j'aie à racheter un objet donné, je rachète volontiers. J'aime mieux racheter que me trouver confrontée à des coins obstrués de choses poussiéreuses et encombrantes.
(Les sites de revente en ligne montrent à quel point les gens sont envahis de possessions et cherchent à s'en défaire: des commodes anciennes magnifiques, des tapis contemporains, des tablettes de l'an dernier, proposés pour trois fois rien).
S'il peut arriver - rarement - que j'aie à racheter un objet donné, je rachète volontiers. J'aime mieux racheter que me trouver confrontée à des coins obstrués de choses poussiéreuses et encombrantes.
(Les sites de revente en ligne montrent à quel point les gens sont envahis de possessions et cherchent à s'en défaire: des commodes anciennes magnifiques, des tapis contemporains, des tablettes de l'an dernier, proposés pour trois fois rien).
Vivant sur trois étages, j'aime partir régulièrement en tournée, traquer les nids, les choses qui s’accumulent dans des endroits incongrus, laissées
là par distraction ou par hâte. Faire le tour de ma maison comme une exploration. Ranger et remettre à la bonne place ce qui sera aisément retrouvé. Garder
en mémoire l’emplacement
de ce qui est petit et n'existe qu’à un seul exemplaire pour ne pas avoir à chercher sans fin ou racheter inutilement .
Ce faisant, constater à chaque fois l'étendue de ce que l'on a, ne pas se rendre victime d'un consumérisme tendant à pointer incessamment le manque supposé.
Ce faisant, constater à chaque fois l'étendue de ce que l'on a, ne pas se rendre victime d'un consumérisme tendant à pointer incessamment le manque supposé.
A chaque tour, porter un regard neuf sur les choses, sur leur sens. Retrouver, reconsidérer. Inventer de nouvelles manières d'organiser. Ce qui a été oublié est en quelque sorte perdu. Ranger, c'est se réapproprier.
Là où des esprits chagrins parleraient de tâche, d'effort, d'obligation, je vois une manière de créer et de jouer. Pas question pour moi de déléguer : mon désordre m'appartient.
(dès qu'il a eu huit ans, je ne suis plus entrée ranger la chambre de mon fils : à chacun son territoire et sa manière de le gérer).
Parcourir enfin les pièces. Jouir de l'espace, du silence, de la lumière qui danse sur les surfaces lisses et libérées... jusqu'à la prochaine tournée.
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