mercredi 16 octobre 2019

Voyager : traverser l'Isère


Jeune chasseur au faucon / Maître du Jugement de Pâris du Bargello / Musée du Petit-Palais / Avignon

A la place du passager, impossible de s'ennuyer :

au bord de l'autoroute, au beau milieu d'un pré isolé, une table couverte d'une nappe à carreaux rouges, dressée dans la lumière ambrée, un panier ouvert, deux couples s'apprêtant à déjeuner (à dîner?), levant leur verre en riant, conversant de manière parfaitement décontractée.

dans un immense champ à peine fauché, blondi par le soleil d'octobre, parmi les tracés parallèles, une jeune femme tout droit sortie d'un Degas (tresses blondes nattées rassemblées sur la nuque, corsage vert et jupon grenat), penchée par-dessus son panier, captivée, toute à son occupation impossible à identifier (ne pouvait pas être en train de cueillir des champignons, non? ni de ramasser du pissenlit, si ?)

au cœur d'une prairie vert foncé, un cheval blanc, galopant, trottant, charmant, en toute liberté, ignorant les passages, les moteurs, les klaxons, mais nullement isolé, bien encadré : chaperonné par un mouton en mal d'autonomie et une aigrette alerte aux allures de starlette.

Sur la crête d'une colline, un homme chapeauté, enfourchant son vélo déglingué, équilibriste inspiré, dansant, pédalant penché sur son guidon suivant le fil indigo de l'horizon.

Décidément, à la place du passager, impossible de s'ennuyer.

10 commentaires:

  1. Lorsque nous abandonnons nos pensées,
    nous rentrons dans le paysage
    et le paysage entre en nous
    avec toute sa force de vie

    J'aime ta façon d'écrire, de décrire, de transcrire
    avec toi le paysage se fait tableau
    et l'autoroute devient un chemin d'art et d'émotions
    :-)

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  2. Je n'y suis pour rien. Tout est vrai. Ce trajet, dimanche vers 17 heures, était hallucinant. J'ai cru avoir la berlue : c'est quand même rare, des gens qui prennent l'apéro,tout naturellement, endimanchés, au milieu d'un champ, ignorant totalement l'heure et l'endroit, non?
    Je suis parfois stupéfaite de tout ce qu'on voit quand on se met à regarder, tu ne trouves pas ?
    (je précise que je n'avais rien fumé avant)

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    1. Voir l'extraordinaire d'une journée ordinaire ;-)

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  3. Voilà c'est exactement ce que je disais ailleurs. On voit en vous lisant.
    Bonne journée.
    Alban

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    1. Pour la seconde fois aujourd'hui je vous dis : merci.

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  4. Le monde est complètement fou parfois. :-)

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    1. Oui, qu'est-ce qu'elle fait du bien, cette folie!
      A moins que... tu voulais parler de ce qui se passe au nord de la Syrie, juste en ce moment ?
      Allez, entre folie douce et folie sauvage, te souhaite une belle soirée, chère Dédé, j'imagine un coucher de soleil stupéfiant sur les Alpes, juste en ce moment.

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    2. Effectivement, c'est STU-PE-FIANT. :-) Belle soirée.

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  5. Par ta description, ma chère Dad, on imagine un tableau que tu aurais sous les yeux et que tu nous décrirais. Mais la vie est une succession de tableaux, non ? :-)
    Joliment bien décrit. Merci.

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    1. La vie n'est qu'une succession de tableaux, et quand on s'ennuie, c'est qu'on ne sait probablement pas regarder avec suffisamment d'attention.

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