Je prenais mon petit crayon, je griffonnais, et alors là, il souriait tout seul, il disait :
"Ferme ce cahier et laisse toi pénétrer par ce paysage que tu as devant toi, ou ce caillou, ou peu importe"
Et un jour, dans ton atelier, ce moment d'émotion là te reviendra et c'est là que la poésie, peut-être surgira de ton pinceau.
Et il m'a fallu des années pour être à l'écoute, et pour être un peu plus réceptive
Retourner voir l'exposition consacrée à Fabienne Verdier. Y retourner, si cela était possible, encore et encore, car, dans son travail, il y a toujours quelque chose à voir, à découvrir, à comprendre, qu'on ne voyait pas, qu'on n'avait pas découvert, qu'on n'avait pas compris avant.
L'art, on peut simplement se poser devant pour observer, entrer en dialogue avec les couleurs et les formes. Établir une connexion, faire circuler les émotions.
Mais l'art renferme aussi toute une trajectoire, suivie par celui ou celle qui tient le pinceau. Comment l'artiste a-t-elle pu effectuer la transition entre ce retable de Jan van Eyck :
et les deux toiles ci-dessous :
Sedes Sapientiae I (Trône de Sagesse I)
Sedes Sapientiae II (Trône de Sagesse II)
Une esquisse de réponse se trouve ICI. Mais sans doute, pour s'imprégner de toute la démarche, s'agit-il d'exercer son regard, de regarder obstinément, loin du mental, loin des raisonnements. A travers un trait de pinceau, parvenir à déceler la puissance de ce lumineux cheminement.
Images : captures d'écran et toiles de F.V. / exposition "Sur les terres de Cézanne" / Musée Granet / Aix-en-Pce
retable "La Vierge au chanoine Van der Paele / Jan van Eyck / Musée Groeninge / Bruges (photo tirée du net)
Les artistes sont des êtres hypersensibles capable de sentir toutes les émotions qui les entourent et de les retranscrire au travers de leur art et ainsi de les partager avec l’ensemble du monde
RépondreSupprimerMais le monde et la vie évoluent , et les moyens et la façon dont les artistes ont de s’exprimer et d'exprimer leurs perceptions des émotions suivent le mouvement .
En regardant un ancien tableau nous pouvons ressentir les émotions d’antan.
Mais en regardant une œuvre contemporaine nous ressentons tout le mouvement de la vie actuelle, avec toutes ses interrogations, et toutes ses réflexions sur le sens de la Vie et notre devenir.
Peut être est pour tout cela que je perçois si bien l’art abstrait et qu’il me parle tant.
:-)
Je comprends ce que tu dis. J'apprécie comme toi l'art contemporain, j'ai besoin qu'il me dérange, qu'il m'interpelle sur notre époque, qu'il me demande des efforts (encore que : il m'arrive de regarder une œuvre pour le pur plaisir de sa beauté).
SupprimerMais en fait je crois que l'art nous interpelle toujours, quelle que soit la période où il a été créé: comprendre le contexte de création, la commande (ou pas), les symboliques, la trajectoire de l'artiste, c'est toute une démarche, qu'il s'agisse de primitifs italiens, de classiques français, d'impressionnistes ou de street art.
Contrairement à toi, je ne pense pas que l'art des siècles précédents nous fasse ressentir les émotions d'antan. Nous l'approchons aujourd'hui, avec notre regard et nos émotions d'aujourd'hui (un portrait de princesse de Pontormo ou un intérieur peint par Vermeer m'émeuvent au présent)
En art contemporain, une chose me met très mal à l'aise : c'est quand j'éprouve une impression de "pseudo", les artistes qui jouent à faire comme si. Et encore une chose : le marché aberrant de l'art, devenu une spéculation comme une autre. Mais bon, ça, c'est encore une autre histoire… j'en ai déjà parlé et j'en reparlerai.
Belle soirée, Pascal.PS : je ne sais pas où tu habites, mais à Lyon cette année la biennale d'art contemporain promet d'être intéressante.
Si je n'étais pas allée voir la vidéo, je n'aurais pas compris la relation entre le tableau de Jan van Eyck et les deux toiles de Fabienne Verdier ("l'étrangère"). Très intéressante cette recherche, j'en ai appris (sourire). Merci Dad.
RépondreSupprimerJ'avais tant de peine à comprendre, moi aussi, et cette vidéo m'a éclairée. Jusqu'alors, je voyais les œuvres de F.V. uniquement d'un point de vue formel, je me laissais plonger dans un univers propice à la méditation et à l'intériorité. Mais il y a derrière tout cela un long travail pour apprendre à être simple et épurée. Un long chemin vers la simplicité. La lecture du livre "passagère du silence" m'avait beaucoup plu. Tu le connais sûrement ?
RépondreSupprimerLa vidéo où elle parle de l'enseignement reçu par ses maîtres chinois est aussi très intéressante. Savoir désapprendre ce qu'on croyait savoir avec certitude.
Merci et toute belle soirée, Françoise.
C'est amusant, ce week-end, j'ai rejoint un groupe de reiki, il y avait mon enseignante, Isabelle, et elle nous a parlé de ce livre précisément. Je ne l'ai pas lu, non, mais je vais m'empresser de le faire.
SupprimerBelle soirée, Dad.