lundi 20 juillet 2020

Vivre : ignorer l'impossible


Hôtel de Ville (détail façade) / Piazza Emile-Chanoux / Aoste

Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas les faire, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. 
SENEQUE, Lettres à Lucilius, XVII, 104, 6

Le miracle : ces jours où l'on se réveille et où l'on considère sa vie sans ornières. Sans ornières.
(hélas, parfois : les choses persistent à être difficiles, passablement, avec ou sans ornières)
 

2 commentaires:

  1. Les choses sont difficiles si on n’ose pas les faire…
    Il y a des choses que l’on peut faire, que l’on fait, qui sont visiblement à notre portée ou devraient l’être, et qui ne nous imposent même pas une telle réflexion, elles se font presque automatiquement. Elles font partie de notre environnement ses choses, elles ne sont pas difficiles ou si elles le sont, nous savons comment réussir à les rendre faciles. Elles font partie de notre quotidien, ce sont des projets, des objectifs (même si je n’aime pas ce mot). C’est ce que j’appellerais le premier cercle. Après ce premier cercle, il y a des « choses », des territoires à conquérir, pour la conquête desquels nous nous lançons, on ose le faire, même si on ne l’a jamais fait, mais ces territoires semblent être potentiellement possibles, conquis, c’est comme cela que nous avançons dans la vie. Je dis « nous », car peu ou prou, c’est pour tout le monde pareil, cela n’empêche pas d’hésiter, d’avoir le trac, des doutes.
    Après, il y a les envies, le troisième cercle, les envies que l’on peut tenter de réaliser. C’est ici qu’intervient « Les choses sont difficiles si on n’ose pas les faire » non seulement elles sont, ou plus exactement, peuvent paraître difficiles, mais si on ne les entreprend pas on est comme frustré… Il faut se lancer avec des risques, mais osons… Ce troisième cercle est encore composé de choses que nous entreprenons, nous en sommes maître, elles ne nous sont pas imposées, nous nous les imposons et acceptons les risques, mais faisons tout pour réussir.
    Le quatrième cercle, ce sont les choses qui nous sont imposés, que nous ne dominons pas (avec ou sans ornières). Et là, l’échec d’une tentative, l’échec d’y faire face ne peut pas nous être reproché, nous nous sommes lancés même si nous ne tenons pas toutes les cartes en main, nous ne sommes pas dans une position d’engager quelque chose, mais de répondre à quelque chose qui vient de l’extérieur de « relever le défi imposer ». Faut-il agir, essayer de faire face et envisager de gagner, ou attendre que cela « se tasse », passe ? Mais cela ne passera pas…
    Gaspard

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    Réponses
    1. C'est étonnant, cette vision par cercles, selon une difficulté progressive, selon qu'on aille volontairement vers les nouvelles réalisations ou que l'on soit y soit contraint. Je n'avais pas envisagé la question sous l'angle d'une contrainte extérieure.
      Je dois dire que j'ai interprété la phrase de Sénèque plutôt sous l'angle des conditionnements que l'on reçoit durant toute notre vie (surtout durant l'enfance) et qui nous portent à douter de nos capacités.
      Mais ce que vous dites me semble évident : Il y a des circonstances dans la vie où l'on est obligé d'avancer, de faire face en bravant les difficultés et les dangers. On ne peut pas se permettre le luxe de ne pas oser.
      Je me demande... je me demande si tout compte fait, ce n'est pas plus facile, quand on n'a pas le choix. Impossible de reculer. Il faut.
      Tandis que si cela ne dépend que de nous... on peut hésiter... Le plus confortable, ce serait de se trouver toujours dans le deuxième cercle, non ? Merci pour votre commentaire et belle soirée, Gaspard.

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