lundi 27 juillet 2020

Vivre : démarrages






Nous ignorons toujours si le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt. A vrai dire, on s'en fout. Mais les matins nous appartiennent, c'est certain. Nous les partageons avec les taurillons et les chevaux (ceux qui nous observent d'un air pensif, ceux qui se suivent en file indienne, ceux qui hennissent pour saluer le jour naissant). Nous les partageons avec les renards, les biches, les chamois, une laie surprotectrice avec laquelle il n'est pas question de plaisanter et un écureuil roux n'ayant aucun sens des priorités. Nous les partageons avec les busards, les merles et toutes sortes de volatiles occupés à potiner. Avec une camionnette bleue. Avec un motard pressé. Les arbres chantent pour nous, rien que pour nous, des arbres immenses, qui dansent, se trémoussent, se rient des tracas et des spéculations de notre pauvre humanité. Dans la haie pompeusement appelée "Allée des Mûriers" je débusque de quoi enjoliver mon petit-déjeuner, tandis que P. s'en prend - l'animal - à de pauvres mulots terrorisés.
Ainsi commence, banalement, notre journée.

4 commentaires:

  1. Trouver
    l'extraordinaire
    d'une journée ordinaire

    Un des secrets de la Vie ;-)

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    1. Tu l'as très bien dit : si on n'attend que des journées exceptionnelles, on peut attendre longtemps et ... on n'est satisfait que... quoi ? 5 % du temps ?
      En fait, n'est-ce pas extraordinaire de pouvoir se balader, voir le soleil se lever, de saluer la journée qui commence, d'admirer ce qui est là, à notre disposition ? au lieu d'attendre, d'espérer, de se languir pour ... ce qu'on n'a pas (ou pas encore, ou pas totalement). Toute belle fin de journée...

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  2. Ici la secrétaire de l'AMT (Association des Mulots Terrorisés). Je prends la plume pour dénoncer le comportement tout à fait inadéquat de Monsieur P. Et je vais de ce pas appeler Darius, avant qu'il s'en aille à Paris, pour qu'il traite de ce sujet car l'heure est grave! Il en va de la survie, non pas de l'humanité, mais de cette race de petits rongeurs. J'appelle également de suite Nicolas (M)Hulot. Et je lance une campagne de soutien planétaire! :-)) Belle soirée.

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    1. Monsieur P. plaide non coupable. Il invoque une question génétique contre laquelle la science est impuissante et sollicite son acquittement. La famille de la victime, elle, se terre dans le plus profond silence. Respectons sa volonté. Bonne journée!

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