jeudi 13 décembre 2018

Ecouter : la joie d'être soi


Banksy / MOCO / Amsterdam


Les Pieds sur terre,  une des rares émissions sans commentaire. Les paroles de et non les paroles sur, ça fait une sacrée différence.
Anna vient des Pays-Bas. Elle s'exprime avec un vocabulaire très riche. Elle dit des mots comme : inspirant, évocateur, se régaler, légitime, éthique, professionnalisme. Elle n'a presque pas d'accent. Ses phrases sont très bien construites.
Elle est arrivée à Paris avec un diplôme de communication et de marketing en poche. Elle a eu très envie de faire partie de cette ville qu'elle a "tout de suite sentie". Son diplôme hollandais, assorti à une absence de réseau social, ne lui est d'aucune utilité. Anna postule pour être agent de propreté et, après les tests de sélection, elle se met à balayer places et trottoirs. Elle l'a fait pendant deux ans. Elle parle avec fierté de cette expérience, qui valorise son CV. On sent, à l'écouter, que ce travail, elle l'a aimé et elle l'a bien exécuté.
Avec elle, on découvre les multiples facettes de cette fonction, souvent ignorée, banalisée, ses particularités, ses difficultés. Il y a dans les propos d'Anna comme un bol d'air pur, plus pur que celui des gaz d'échappement et des crottes de chien, l'air pur de ceux qui font leurs choix pour eux-mêmes, et pas pour épater la galerie.
Anna se rappelle combien elle a souffert du froid dans les rues de Paris. Elle travaille maintenant dans le tourisme au Sud de la France. Il y a fort à parier que cette expérience ne va pas durer encore longtemps : le monde d'Anna est vaste, il lui reste encore trop d'univers à explorer.

2 commentaires:

  1. Coucou. Ce sont des destins de vie incroyables. Des gens qui osent, qui sortent de la norme et qui sont tellement riches de tout ce qu'ils ont vécu. Tiens cela me fait penser à cette émission:
    https://www.youtube.com/watch?v=yIKHVksw0iU
    Parfois, quand j'entends les personnes que je suis et qui sont en recherche d'emploi, je leur dis de sortir de la norme, d'oser, de se réinventer. Je ne le fais bien sûr pas avec tout le monde mais parfois, je vois des lueurs qui s'allument dans leurs yeux. C'est cela, allumer des lumières dans les yeux des gens. Oser faire autrement.
    Bises de plaine très refroidies. (-8 degrés)

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  2. J'ai vu l'émission dont tu parles. Et il m'arrive parfois de croiser ce noble balayeur dans les rues de Fribourg. Il aime ce qu'il fait et il le fait bien, avec cœur et application. Et ça se sent. Dans ces choix de métier, il entre en jeu toute notre personnalité : pour qui travaillons-nous? pour qui le faisons-nous? Souvent, on se soucie trop du regard des autres et de la société et on en devient les victimes. Car en se pliant à ce qui est censé nous convenir, à certaines normes ou valeurs, on peut passer complètement à côté de ce qui nous correspond.
    Quand les gens effectuent un reconversion professionnelle, du reste, vers la quarantaine, ou après une crise existentielle, ils ne vont pas vers des métiers de prestige, de revenus confortables. Ils disent qu'ils se sont dirigés vers ce qu'ils avaient toujours désiré faire, enfants, adolescents, avant que les normes et les attentes sociales n'aient prise sur eux.
    Le courage d'être soi... c'est de ça qu'il est souvent question, quand on parle travail.
    Salutations spectaculairement lumineuses!!! (et givrées)

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