Jane Morris / John Parsons / La peinture anglaise / Fondation l'Hermitage / Lausanne / 2019
Longtemps, je me suis interrogée à propos de la maternité. Longtemps, je me suis posé des questions sur ce que signifiait être aimé de sa mère. Longtemps, je me suis demandé si j'avais suffisamment aimé mon fils (lequel, dans sa grande bienveillance, ne m'a jamais donné de grain à moudre pour alimenter mes doutes). L'autre soir, l'écrivain Pierre Bergougnioux a eu un joli échange à ce sujet avec Laure Adler :
L.A. : Je voudrais qu'on termine sur votre mère, Pierre Bergougnioux. Vous avez publié il n'y a pas si longtemps un ouvrage qui s'intitule Cousus ensemble et, en deux chapitres, vous faites l'éloge de votre mère. Vous dites qu'elle parlait peu. Vous dites qu'elle était toujours là. Vous dites qu'elle ne vous a jamais flétri par les mots qu'elle a employés quand elle parlait. Vous dites qu'elle n'a jamais moqué vos petites lubies et vous dites qu'elle s'est toujours occupée de vous parce qu'elle ne vous a jamais désapprouvé et que donc vous pouviez persévérer. Ça veut dire quoi : persévérer ? dans l'existence ?P.B. : Vous avez dit le mot. Persévérer dans son être et non pas se détruire. J'avais effectivement le crâne farci de lubies. On me regardait comme quelque chose de curieux, dont peut-être il valait mieux débarrasser la surface de la planète et... jamais, à aucun moment, ma mère n'a cru devoir désavouer telle ou telle fantaisie qui me prenait... Deux ou trois exemples : je ramenais des insectes à la maison, plein de boîtes d'insectes, qui grouillaient, des cailloux, qui ne sentaient pas bon, et jamais ma mère n'a eu le moindre mot pour me désavouer.Nos mères sont là pour nous sauver. Et j'ai bénéficié de cette faveur sans pareille. J'avais une mère qui m'a sauvé.
Des mots qui donnent à réfléchir. Il s'agirait donc, étant mère, de mettre au monde, puis, de permettre d'être au monde. Sauver, ce serait laisser l'autre persévérer dans son être pour lui permettre de véritablement être.
L'heure bleue / France Inter / 12 juin 2019
Une mère devrait guider son enfant dans la jungle de la vie. L'aider à grandir et à s'épanouir. Certaines mères réussissent, d'autres s'y prennent mal. Et l'enfant qui comprend que sa mère n'arrive pas à être une mère aimante et guidante en souffre toute sa vie. Etre mère est sans doute le métier le plus difficile d'une vie. Bises alpines.
RépondreSupprimerP.S. Férié en Valais, la fête à Djou comme on dit par chez nous et surtout une journée très très très spéciale pour moi avec une belle surprise. Comme je suis encore sous le coup de l'émotion, je ne peux pas encore pas trop en parler. Mais ce n'est que du positif.
La Fête-Dieu! Mais c'est bien sûr! Je comprends mieux maintenant pourquoi le village était si calme aujourd'hui!
RépondreSupprimerUne belle surprise ? Merveilleux. Je suis contente pour toi, qu'il s'agisse de construction ou de consolidation, de conquête ou d'obtention ou d'union, les surprises qui suscitent l'émotion sont le sel de la vie : profite de ce cadeau que la vie t'offre! Très belle soirée à toi (ici, soleil et orages, mais un lac apaisé, enchanté ce soir)