mercredi 19 juin 2019

Voyager : le nouveau monde


Veduta / Gabriele Bella / Fondazione Querini Stampalia / Venise

"Insolite", "secrète", "inédite".
Qu'il s'agisse de balades, de villes, de découvertes,
ces adjectifs ont un pouvoir d’attraction unique.
Les vacanciers se pressent, alléchés par cette quête
du spécial, du local, du typique, de l'authentique.
Ils sont partis pour explorer et ils se retrouvent  à "faire",
"faire" une région, "faire" un pays, élargir leur périmètre,
cocher une nouvelle case dans leur liste de touriste.
Eux qui espéraient être les privilégiés, les premiers,
tels des Colomb découvrant les rivages de l'Amérique,
se retrouvent rassemblés par centaines de milliers, 
banalisés, cheptelisés, tandis que d'autres les font faire,
font des affaires et s'en félicitent.

4 commentaires:

  1. Ce n'est pas tout à fait en rapport avec ce que tu écris, mais cela me fait penser à ce que nous avait dit un couple (assez proche mais sans l'être vraiment) sur la Baie de Somme. Désabusés, ils nous avaient dit : mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? Il n'y a rien à voir, rien à visiter, etc. Mon mari et moi avions commencé à nous questionner : avions-nous fait le bon choix ? Ils nous avaient vraiment mis le doute. Et pourtant, cela faisait longtemps que nous n'avions pas apprécié une si belle région, et avions passé une si bonne semaine. Comme quoi...
    Sinon, je n'apprécie pas lorsque les gens s'étalent trop sur leurs voyages, comme si, parce qu'ils étaient allés au bout du monde, ils avaient tout vu. Ils l'ont fait, oui, mais qu'est-ce qu'ils vont en retenir ?... Finalement, est-il besoin d'assez si loin pour revenir émerveillés ?...
    Belle journée ensoleillée à toi, chère Dad.

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  2. " est-il besoin d'assez si loin pour revenir émerveillés ?"
    Très chère Françoise, tu as tout dit. L'émerveillement peut se trouver à quelques kilomètres, comme à l'autre bout de la terre. La joie et la découverte n'ont rien à voir avec le plaisir, la joie, l'enchantement. Quant à l'originalité, je crains qu'elle ne soit plus de mise même si certains affectent de la rechercher ardemment. Les destinations de vacances et leurs programmes sont devenus des signes extérieurs de standing. Grand bien leur fasse, à ceux que cela concerne. De toutes façons, j'ai l'impression que les grands gagnants de l'histoire sont les voyagistes, les pros du tourisme.
    je me souviens avoir longtemps rêvé de vivre une aube à Borobudur... jusqu'au moment où j'ai vu une video montrant mille smartphones allumés en même temps pour saisir cet instant... je suis allée voir une très belle expo photo sur ce sujet et j'ai renoncé à cette expérience mirobolante. Et si le bonheur était tout simplement dans le pré?
    Très belle très douce fin de journée à toi!

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  3. Coucou les filles! :-) Tout d'abord, je m'extasie sur le détail du tableau que tu nous montres aujourd'hui ma chère Dad. Peinture du 18ème siècle, elle montre déjà une Venise surchargée.

    Comme tu le sais Dad, je déteste être envahie par d'autres touristes quand je visite un endroit. J'ai beaucoup aimé l'Irlande l'année passée mais de me retrouver sur une plage avec des tas de gens qui venaient là juste parce que c'était un des endroits filmé pour les besoins de "Game of Thrones", cela m'a gavée... Les gens n'étaient pas là pour visiter l'Irlande mais bien là pour se rappeler les souvenirs d'une série télé, sans chercher à en savoir plus sur les traditions de l'endroit, la manière de vivre des habitants, etc.

    Je suis bien consciente que nombre de pays ont besoin du tourisme pour vivre mais à quel prix? Le tourisme de masse est une véritable plaie, Venise en sait quelque chose.

    Autre chose, je suis une grande fan du magasine GEO mais je commence aussi à être gavée de ses publicités et publications: "les endroits insolites en France", "Les 50 pays à visiter" (je ne me rappelle plus les titres mais cela ressemble à ça). On normalise le tourisme et on se retrouve tous au même endroit...

    Et pour répondre à Françoise, j'adorerai aller visiter la Baie de Somme pour toutes sortes de raisons. Alors les gens qui racontent n'importe quoi, on ne les écoute pas.

    Allez, bel après-midi et bisous de plaine presque caniculaires.

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    1. Hello, Dédé,
      Je crois que la Venise de G. Bella était alors envahie par... ses habitants. Une grande cité dynamique et cosmopolite (à présent, elle compte à tout casser 55'000 habitants - dont des pseudo résidents qui y ont acheté une demeure mais n'y vivent pas -et 30 millions de visiteurs annuels).
      Le tourisme de masse, on en a déjà parlé, je crois que c'est une plaie parce que ses apports financiers ne vont que minoritairement aux habitants locaux et que ce sont des intermédiaires qui s'en mettent plein les poches.
      Ce qui m'a inspiré ce billet, ce sont ces adjectifs attractifs : secret, mystérieux, insolite dont on affuble les propositions de départs pour nous faire croire qu'on sera les premiers. Ah ah ah! Et, à propos de Venise, tous ceux qui parlent de la "vraie" Venise! Trop drôle! Pour qui nous prend-on ? Parle-t-on du vrai Maubeuge ? ou de la vraie Lausanne ? ou du vrai Martigny ?
      Quant à cette Baie de la Somme, que je ne connaissais pas avant, elle me semble le comble de la beauté : des paysages marins doux, une faune protégée, un rêve à parcourir et à photographier. J'en suis reconnaissante à Françoise de me l'avoir faite découvrir. Passe une bonne fin de journée, chère Dédé!

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