jeudi 27 juin 2019

Regarder / Vivre : les femmes de Maliavine


Le rire / Filipp Andreievich Maliavine / Ca' Pesaro / Venise


Il est des tableaux comme des gens, qu'on n'oublie pas. On ne peut pas. C'était il y a vingt ans. Je trainais un sacré boulet avec moi, ce printemps-là. Je me suis retrouvée face à cette peinture débordante d'énergie et je me suis dit : Voilà, c'est ça, c'est exactement ça, la vie. Malgré les douleurs qui me transpercent, c'est pour ces couleurs intenses qu'elle vaut d'être vécue. J'avais omis naturellement de noter le titre et le nom du peintre, et puis je n'avais revu le tableau qu'une ou deux fois : Ca' Pesaro n'est pas un musée vénitien que j'aime fréquenter, va donc comprendre pourquoi...
L'autre jour, dans la touffeur et la somnolence de la sieste, écoutant Sandrine Bonnaire parler de ses remèdes, en toute fin d'émission, alors que j'allais sombrer dans le sommeil, je l'entends prononcer ces mots :
J'ai découvert cette série à Moscou. J'ai été totalement subjuguée par le mouvement, les couleurs. J'aime énormément ce peintre... Et puis, il a peint énormément de femmes. Ça a été un flash. La peinture, c'est difficile à décrire à la radio. Je décrirais ça comme quelque chose de très terrien, et en même temps il y a une envolée du mouvement, et puis c'est joyeux, c'est vivant. C'est très vivant.
Immédiatement, cet univers rouge si vital a surgi devant moi, exsudant le plaisir d'être en vie, débordant d'énergie (l’œuvre de belles dimensions occupe dans mon souvenir largement une paroi et toute reproduction se retrouve impuissante à lui rendre justice, à restituer l'intensité du face à face). Ma mémoire n'attendait qu'un indice pour se mettre en piste. Je me suis redressée. La sieste était terminée et Google me l'a confirmé : c'était bien de ma toile écarlate (et d'autres encore) que Sandrine Bonnaire parlait. Car Maliavine a réalisé toute une série de tableaux sous l'intitulé Floraison de femmes russes. Ce travail a été réalisé au cours d'un séjour en tant que novice sur le Mont-Athos en Macédoine, où il était parti peindre des icônes. 
Merveilleuse actrice et merveilleuse apothicaire, S.B. a su dire de belles choses durant cette heure douce passée en sa compagnie et, cadeau bonus, elle a su me ramener vers cette toile à la joie débridée.

3 commentaires:

  1. Coucou Dad. Et bien tu me fais découvrir un nouveau peintre et je dois dire que ce j'ai vu de lui sur le net me plaît infiniment: comme une énergie débordante qui surgit de la toile et qui entre dans les veines, tout cela pour chanter la vie. Comme c'est beau, coloré, joyeux et vivant. Merci! Et bises alpines en surchauffe.

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  2. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah! (= Dad anéantie, réduite à l'état de purée, incapable de commenter, tout juste de souhaiter une belle soirée à Dédé)

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  3. Ohhhhhhhhhh! De la purée de Dad. :-)

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