Autoportrait / Marietta Robusti / Galerie des Offices / Florence
Elles portaient de jolis prénoms, elles s'appelaient Marietta, Artemisia, Lavinia, Sofonisba, Ginevra ou Elisabetta. Nées dans le Nord de l'Italie, actives entre la fin du XVIème et le début du XVIIème siècle, elles peignaient avec un talent certain et exerçaient leur art dans un monde dominé par les hommes. Toutes étaient extrêmement cultivées. Elles avaient un point commun : un père intelligent et ouvert, prêt à
les encourager ainsi qu'à défendre les droits auxquels elles pouvaient
prétendre (Marietta était la fille illégitime et bien-aimée du
Tintoret). Plusieurs ont mené de front leur activité artistique avec la maternité (onze grossesses en ce qui concerne Lavinia). L'une d'entre elles a été appelée à la cour d'Espagne et a contracté deux mariages après l'âge de quarante ans (Sofonisba). Artemisia est la plus connue, qui a inspiré des chercheurs, des biographes et des cinéastes. Avant de se faire reconnaitre comme femme indépendante et artiste renommée, elle eut à endurer bien des épreuves (son viol et le procès qui s'ensuivit sont d'une déchirante actualité et la profondeur de son traumatisme émerge de ses thématiques et de ses clairs-obscurs).
Elles se livraient volontiers à l'art de l'autoportrait et l'on peut engager un fructueux dialogue avec ces nobles présences, en contemplant leurs traits intelligents et résolus.
Observer leur expressivité picturale, leur force créatrice, leur savoir-faire est un enchantement. S'intéresser à leurs œuvres pour mieux cerner leur personnalité est passionnant. Leurs toiles méritent la plus grande attention. Mais surtout, surtout, ce sont leurs trajectoires qui sont fascinantes, car la vie de chacune d'entre elles est un roman. En ce 14 juin, jour de protestation fuchsia, mes belles pittrici viennent rappeler cette évidence : à talent égal est due une reconnaissance égale.
Elles se livraient volontiers à l'art de l'autoportrait et l'on peut engager un fructueux dialogue avec ces nobles présences, en contemplant leurs traits intelligents et résolus.
Observer leur expressivité picturale, leur force créatrice, leur savoir-faire est un enchantement. S'intéresser à leurs œuvres pour mieux cerner leur personnalité est passionnant. Leurs toiles méritent la plus grande attention. Mais surtout, surtout, ce sont leurs trajectoires qui sont fascinantes, car la vie de chacune d'entre elles est un roman. En ce 14 juin, jour de protestation fuchsia, mes belles pittrici viennent rappeler cette évidence : à talent égal est due une reconnaissance égale.
Autoportrait / Sofonisba Anguissola (1532-1625)/ KHM / Vienne
Jeune femme en habits orientaux (détail) / Ginevra Cantofoli (1618-1672) / Pinacothèque / Padoue
Judith décapitant Olopherne / Artemisia Gentileschi (1593-1653) / Galerie des Offices / Florence
Libéralitas / Elisabetta Sirani (1638-1665) / MBA / Nîmes
Note : cette photographie n'est pas de moi, tirée d'une fiche Wikipédia
Portrait d'un homme assis feuilletant un livre (détail) / Lavinia Fontana (1552-1612) / MBA / Bordeaux
Artemisia Gentileschi (1593-1653)
Ginevra Cantofoli (1618-1672)
Elisabetta Sirani (1638-1665)
Coucou. Quel magnifique billet! Je vais creuser encore la chose en allant regarder tout ce que je trouve sur ces peintres femmes car je n'y connais finalement pas grand-chose. Combien de musées organisent des expositions sur les femmes peintres?
RépondreSupprimerLe monde de l'art a été bien longtemps dominé par les hommes et c'est encore le cas aujourd'hui dans certains domaines. As-tu souvent vu des femmes diriger des orchestres symphoniques?
Il y a encore tellement à faire pour déconstruire... mais... j'avoue être un peu envahie par ce 14 juin...J'ai reçu avant-hier un mail du syndicat SSP et j'ai presque eu envie de rire en lisant la diatribe enflammée de la secrétaire syndicale qui parlait de "magnifiques banderoles", du "tronçon" SSP dans le cortège et de la "lutte". Oui, mais... quand il fallut que cette dame me défende dans mon combat contre mon ancienne direction, elle n'a rien compris. Alors oui, descendre dans la rue mais surtout défendre partout et intelligemment, tous les jours, pas seulement en brandissant de "magnifiques banderoles".
Vaste sujet que ce 14 juin et de la position de la femme dans la société. On n'en fera pas le tour aujourd'hui mais j'admire celles qui ont mené tous ces combats depuis tant d'années, avec intelligence et conviction.
Yann Arthus-Bertrand a fait un film sur le combat des femmes en Valais ("Woman"). J'en ai vu quelques extraits. J'ai été très émue par certains témoignages. Fières de certains combats (la journaliste Mme Varone qui raconte son combat pour faire valoir ses compétences dans un domaine exclusivement masculin)et dubitative sur le témoignage de la plus jeune femme qui parlait d'une "bûche qui était derrière elle durant un festival et qui lui avait mis la main aux fesses..."
Chacune d'entre nous sait quel combat elle doit mener au quotidien, il n'est pas terminé mais je n'apprécie guère les féministes extrémistes...
Bises alpines fatiguées
ah! l'injustice faite à ces femmes qui ont si bien créé est d'une injustice crasse. Si je devais recommencer mes études en histoire de l'art, je consacrerais volontiers mon travail de master à l'une d'entre elles. Et puis je m'arrangerais pour monter une exposition qui les rassemble. Bien sûr, il y a des artistes de cette envergure en différentes époques, et dans différents pays. J'ai choisi celles-ci parce que je les connais mieux.
RépondreSupprimerTu as bien raison de dire que chacune d'entre nous sait quel combat elle doit mener au quotidien.
Quant au féminisme... il me semble tellement évident qu'à travail égal, salaire égal. Que les droits doivent être les mêmes pour tout individu social. Que tout abus ou toute tentative d'abus doit être sévèrement sanctionné. Que ras-le-bol des petites filles en rose et des petits garçons avec voiture de pompier.
Cela dit, je ne fais pas partie des femmes qui arborent leur identité féministe à tout va. Beaucoup de celles que j'ai rencontrées qui se disaient féministes pures et dures vivaient une relation de soumission à leur mec dans leur vie privée (...fais ce que je dis...)
Pour moi, le féminisme ne s'affiche pas, il se vit au quotidien.
Quant aux poseuses, aux opportunistes, aux suivistes... bah, disons qu'elles sont bien dans leur genre les égales des hommes!
allez, belle journée, profite de ton congé, ma préoccupation aujourd'hui sera de construire un enclos pour enfermer le mâle qui m'obsède et me colle aux basques depuis quinze jours : Tout un programme!
Enfermons tous les mâles qui nous collent! :-))
RépondreSupprimerQuant à moi, je m'énerve avec ma déclaration d'impôts (j'ai demandé une prolongation pour remplir ce foutu truc mais il me manque des papiers et cela me rend folle). Et puis après je vais déballer mon nouvel objectif 16-50 mm, enfin un grand-angle pour mes photographies de paysage. :-) Bécots!
ah les déclarations d'impôts! Longtemps, je me suis énervée, je pestais, j'angoissais même, il me manquait toujours un document, un papier que j'étais sûre d'avoir reçu sans pouvoir remettre la main dessus. Depuis quelques années, le zen total : tout document en lien avec le fisc rejoint au fil de l'année une enveloppe et le moment venu celle-ci part directement chez une fiduciaire qui, pour une somme modique, se charge de mon cauchemar récurrent. Je revis, car cette histoire banalement administrative, assumait des allures de torture. Ouf!
RépondreSupprimerBravo pour ton objectif : me réjouis déjà de découvrir ce que tu vas en faire !
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