A tort ou à raison, j’associe la candeur à l’enfance, une forme d’innocence. Romain Gary pensait que "les naïvetés de l’enfance sont la part la plus féconde que la vie nous donne et ensuite nous reprend". Un atout qui permet de voir le monde autre, de s’émerveiller et de ne pas être blasé; peut-être, alors,une protection face aux pensées malveillantes. Aviez-vous pensé au Candide de Voltaire en écrivant votre billet? A tout prendre,je préférerais la gentillesse réelle, sincère dont on peut faire une force! Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une bien agréable soirée d’hiver. Ici, la pluie tombe sans arrêt. La Loire menace.
Eh non, je n'ai nullement pensé à Candide (tiens, voilà encore un livre que je devrais re-, décidément ma pile va choir) mais à une attitude plutôt propre aux jeunes années (je rejoins R.G.) : on peut être alors d'une candeur inouïe, sincère, incapable de calcul, incapable de soupçonner chez les autres l'envie ou le désir de nuire. Et repensant à ce genre d'attitude, et à toutes les fois que je l'ai assumée, je me dis qu'elle m'a évité bien des soucis, car n'entrant pas dans le jeu du soupçon, de l'anticipation, du conflit, je passais outre et allais mon chemin. Indemne. Je me demande si on ne se protège pas en ne soupçonnant pas les perfidies du présent ou à venir. On suit sa route, derrière un mur de candeur. Tandis que quand on se place dans le doute, on se défend, qu'on met en place des stratégies, on perd des énergies. La gentillesse ? J'en suis encore à me demander ce qu'est un authentique gentil (du reste, si on est obligé d'ajouter "authentique", c'est qu'il y a pas pas de contre-façons ): Entre les mièvres, ceux qui voudraient l'être (et veulent surtout être aimés) et les gentils par intérêt, je ne crois pas en avoir rencontrés beaucoup. Des gestes gentils et bienveillants, oui. Des gens lumineux et solaires, tournés vers le positif, oui. Oui, les champs sont détrempés ici aussi. La soirée sera printanière ici : un sable venu d'Afrique a soufflé toute la journée, donnant un air irréel aux paysages et un calme inattendu aux gens. Phénomène fascinant (j'ai vu que même les journaux français évoquaient la chose). Belle soirée jaune, donc.
C'est curieux, voilà une expression que je n'utilise jamais. Ici, les crapauds sont sympathiques (ils viennent se réfugier dans notre patio) et les colombes sont de jolies tourterelles beige. J'ai donc dû recourir à l'aide du dico. En général, je ne crois pas aux duos de choc gentil / méchant ou blanc / noir ou pur / impur. C'est plus complexe que ça. Ici, il était question de la protection qu'offre le fait de ne pas entrer dans un jeu (négatif, compétitif, malsain) quel qu'il soit. Tu n'entres pas dedans parce que tu ne vois pas, tu regardes ailleurs, tu es attiré par des choses plus importantes à tes yeux : tu suis ta route. Tu n'es même pas au-dessus, tu es ailleurs. Cela dit, je te souhaite de passer une douce soirée, jaune ou pas, immaculée ou pas, mais dans tous les cas apaisée.
Il me semble que j'avais bien compris de quoi tu parles. Mais tout le monde n'a pas cette faculté de distanciation, voire de désintérêt naturellement protecteur. La limite est lorsque la blanche colombe n'imagine même pas que le chasseur autour duquel elle virevolte va lui tirer dessus avec son fusil. Elle pense qu'au bout du canon sortira un bouquet de fleurs. Il y a quelques jours, j'ai justement discuté avec une blanche colombe gravement blessée par un chasseur de proie facile. Elle va mettre beaucoup de temps à s'en remettre, hélas…
Ici, ce qui est blanc ce matin, c'est mon jardin. Il a neigé une tendre pellicule de neige. Au sommet des tiges de la haie, on dirait qu'ont fleuri des petites fleurs blanches. Avec candeur je pourrais le penser. Mais en réalité il n'en est rien. Juste un peu d'eau gelée.
Je ne suis pas sûre de comprendre toute l'histoire de cette colombe, n'ayant pas assez d'éléments. Elle virevoltait autour d'un chasseur... intéressée par lui... ? La première chose instinctive qu'apprennent les oiseaux ici, quels qu'ils soient, c'est de s'éloigner quand ils aperçoivent un fusil avec le mec qui va avec. Plus que candide, elle semble mal informée, fort crédule, sans doute désireuse de prendre ses désirs pour des réalités. La vie inflige parfois de cruelles leçons... Souhaitant à la colombe de récupérer son instinct de survie et par là-même son goût de voler, te souhaite une belle journée!
A tort ou à raison, j’associe la candeur à l’enfance, une forme d’innocence. Romain Gary pensait que "les naïvetés de l’enfance sont la part la plus féconde que la vie nous donne et ensuite nous reprend".
RépondreSupprimerUn atout qui permet de voir le monde autre, de s’émerveiller et de ne pas être blasé; peut-être, alors,une protection face aux pensées malveillantes.
Aviez-vous pensé au Candide de Voltaire en écrivant votre billet?
A tout prendre,je préférerais la gentillesse réelle, sincère dont on peut faire une force!
Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une bien agréable soirée d’hiver.
Ici, la pluie tombe sans arrêt. La Loire menace.
Eh non, je n'ai nullement pensé à Candide (tiens, voilà encore un livre que je devrais re-, décidément ma pile va choir) mais à une attitude plutôt propre aux jeunes années (je rejoins R.G.) : on peut être alors d'une candeur inouïe, sincère, incapable de calcul, incapable de soupçonner chez les autres l'envie ou le désir de nuire. Et repensant à ce genre d'attitude, et à toutes les fois que je l'ai assumée, je me dis qu'elle m'a évité bien des soucis, car n'entrant pas dans le jeu du soupçon, de l'anticipation, du conflit, je passais outre et allais mon chemin. Indemne. Je me demande si on ne se protège pas en ne soupçonnant pas les perfidies du présent ou à venir. On suit sa route, derrière un mur de candeur. Tandis que quand on se place dans le doute, on se défend, qu'on met en place des stratégies, on perd des énergies. La gentillesse ? J'en suis encore à me demander ce qu'est un authentique gentil (du reste, si on est obligé d'ajouter "authentique", c'est qu'il y a pas pas de contre-façons ): Entre les mièvres, ceux qui voudraient l'être (et veulent surtout être aimés) et les gentils par intérêt, je ne crois pas en avoir rencontrés beaucoup. Des gestes gentils et bienveillants, oui. Des gens lumineux et solaires, tournés vers le positif, oui.
SupprimerOui, les champs sont détrempés ici aussi. La soirée sera printanière ici : un sable venu d'Afrique a soufflé toute la journée, donnant un air irréel aux paysages et un calme inattendu aux gens. Phénomène fascinant (j'ai vu que même les journaux français évoquaient la chose). Belle soirée jaune, donc.
La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
RépondreSupprimerMais que faire si l'on n'est pas blanche colombe ?
C'est curieux, voilà une expression que je n'utilise jamais. Ici, les crapauds sont sympathiques (ils viennent se réfugier dans notre patio) et les colombes sont de jolies tourterelles beige. J'ai donc dû recourir à l'aide du dico. En général, je ne crois pas aux duos de choc gentil / méchant ou blanc / noir ou pur / impur. C'est plus complexe que ça. Ici, il était question de la protection qu'offre le fait de ne pas entrer dans un jeu (négatif, compétitif, malsain) quel qu'il soit. Tu n'entres pas dedans parce que tu ne vois pas, tu regardes ailleurs, tu es attiré par des choses plus importantes à tes yeux : tu suis ta route. Tu n'es même pas au-dessus, tu es ailleurs.
SupprimerCela dit, je te souhaite de passer une douce soirée, jaune ou pas, immaculée ou pas, mais dans tous les cas apaisée.
Il me semble que j'avais bien compris de quoi tu parles. Mais tout le monde n'a pas cette faculté de distanciation, voire de désintérêt naturellement protecteur.
SupprimerLa limite est lorsque la blanche colombe n'imagine même pas que le chasseur autour duquel elle virevolte va lui tirer dessus avec son fusil. Elle pense qu'au bout du canon sortira un bouquet de fleurs.
Il y a quelques jours, j'ai justement discuté avec une blanche colombe gravement blessée par un chasseur de proie facile. Elle va mettre beaucoup de temps à s'en remettre, hélas…
Ici, ce qui est blanc ce matin, c'est mon jardin. Il a neigé une tendre pellicule de neige. Au sommet des tiges de la haie, on dirait qu'ont fleuri des petites fleurs blanches. Avec candeur je pourrais le penser. Mais en réalité il n'en est rien. Juste un peu d'eau gelée.
Je ne suis pas sûre de comprendre toute l'histoire de cette colombe, n'ayant pas assez d'éléments. Elle virevoltait autour d'un chasseur... intéressée par lui... ? La première chose instinctive qu'apprennent les oiseaux ici, quels qu'ils soient, c'est de s'éloigner quand ils aperçoivent un fusil avec le mec qui va avec. Plus que candide, elle semble mal informée, fort crédule, sans doute désireuse de prendre ses désirs pour des réalités. La vie inflige parfois de cruelles leçons...
SupprimerSouhaitant à la colombe de récupérer son instinct de survie et par là-même son goût de voler, te souhaite une belle journée!