Procuratie vecchie / Venise
Tant de choses me manquent.
L'éclat de la mer venant lécher les rives, sur l'île croate chère à mon cœur. Les pas des passants se perdant dans la nuit à Venise. La perspective de revoir l'Italie, n'importe quelle ville, n'importe quel marché, n'importe quel graffiti, mais en Italie. Les émotions qui surgissent au fond de salles obscures où des êtres de tous horizons exhibent leurs vies, confient leurs fragilités à nos yeux fascinés. Les dialogues intimes avec des princes et des Madones au fond de salles oubliées. Les places écrasées de lumière où il fait bon rêvasser.
Toutes ces choses remuent au fond d'un grand panier, le panier des possibles, des découvertes, des échappées belles ou idéales. La voix du désir émerge de ce contenant, en appelle aux
grands départs, à la conquête de nouveaux territoires, aux
recommencements.
A côté de ce panier, il y en a un autre, tout aussi grand. C'est là que se love la maison, droite citadelle faisant face au paysage, haute citadelle effleurant le ciel, porteuse de réflexions, de nourritures, d'assurances, de protection. La voix de la raison m'invite à fouiller dans cette deuxième corbeille, détailler toutes les choses qu'elle recèle et qui pourraient venir à manquer. Qui m'ébranleraient si un jour elles manquaient.
Tant de choses me manquent. Tant de choses pourraient me manquer.
Entre les deux paniers, mon cœur, naturellement, balance et chancelle. Il voudrait tout recomposer, tout transvaser. Moi, j'avance, je me rappelle que je n'ai jamais gardé tous mes œufs dans le même, j'avance et je veille sur mes deux paniers.
Oh! Combien j’adhère. Totalement! Complètement avec toutes nos facettes, tout ce qui nous constitue de manière intrinsèque!
RépondreSupprimerLa mer(pour moi, l’océan), les salles obscures,etc..., la liberté d’aller et venir, l’insouciance, la vie tout simplement.....et puis notre refuge, notre ancrage, protection et force....
Manque et frustration!
Oui, en ce moment, c'est un peu ancrage vs liberté,et selon les jours, cela peut être plus ou moins facile à concilier... laisser venir le printemps, les vaccins, l'été, un peu plus de simplicité, un peu moins d'efforts (cela dit, nager dans la mer! nager dans la mer! ce sera si bon, le moment venu!)
SupprimerBelle et harmonieuse soirée!
Lorsque j'étais gosse il y avait une chanson dont le refrain disait :
RépondreSupprimer« Je t'aime encore plus quand tu n'es pas là »
je ne comprenais absolument pas ! J'aurais dû être plus attentif sans doute à la fin du refrain « car je peux rêver de toi… ». Mais j'étais bien trop jeune.
La chanson (d'un genre qu'on n'oserait plus faire…) la voici :
https://www.youtube.com/watch?v=Mb69xUBzLPs
Toutes ces choses qui nous sont devenues inaccessibles en ce temps de pandémie et dont on rêve de les retrouver. À juste titre. C'est difficile d'accepter que nous soit enlevé ce qui est par ailleurs très légitime de pouvoir y accéder.
Mais il nous reste l'autre versant, tout ce qui nous comble à présent et qui attend que nous y soyons attentifs pleinement.
C'est ce que dit ton texte. J'ai beaucoup aimé.
La période actuelle nous bouscule et nous confronte des frustrations de tout ordre, mais surtout elle nous renvoie à nous, à nos ressources, à notre intériorité.
SupprimerNous nous retrouvons face à nous-mêmes. Nous nous retrouvons nus, sans les apprêts de la consommation et des stimulations sociales de toutes sortes.
Nous sommes obligés de considérer les choses telles qu'elles sont. c'est l'occasion ou jamais. Peut-être qu'il sortira qqch de positif de ce regard neuf sur le social et sur l'intime ?
(et quand nous pourrons à nouveau retourner à ce dont sommes actuellement privés, ce sera aussi avec un regard vraiment neuf et reconnaissant) Belle journée!