La Reggia / Galleria Grande / Venaria
L'audace du bonheur : laisser l'imprévu surgir
- En ce moment, y'a rien qui.. c'est comme si j'étais dans ...
- Dans une autre dimension ? Moi j'appelle ça "la dimension tragique".
- J'ai l'impression que je peux en parler à personne, parce que les gens me disent : ça va passer. Mais je sens bien que ça passe pas.
Ma sœur, elle appelle ça "mes petites angoisses".
- Y a des gens qui sont mal à l'aise avec la dépression des autres.
- Mais je préfère : "la dimension tragique".
- Ça sonne mieux, hein ?
(petit dialogue entre Juliette et Polux en début de film)
L'islandais est une langue flexionnelle ayant quatre cas : nominatif, accusatif, datif et génitif. Les noms islandais peuvent avoir un des trois genres grammaticaux : masculin, féminin ou neutre. Les adjectifs, les chiffres jusqu'à quatre et les pronoms sont déclinés aux quatre cas, aux deux nombres et aux trois genres.
La principale difficulté de l'islandais réside dans le fait que certaines voyelles sont affectées par leur entourage lors des déclinaisons et des conjugaisons. Il existe également un certain nombre de mots à déclinaisons irrégulières (on dénombre plus de 70 paradigmes différents) et un mot ne laisse souvent deviner ni son genre ni le paradigme auquel il appartient. [Extrait de la page Wikipedia en français sur la langue islandaise]
Il peut m'arriver, au milieu d'une conversation, de perdre le fil parce que mon esprit s'arrête sur un mot qui vient d'être prononcé. Je me mets alors aussitôt à penser à la manière dont le mot se décline, à sa racine et à ses dérivés. Parfois, les répliques d'une conversation s'alignent dans ma tête, tel un texte sur une feuille, comme des épreuves à corriger.
- Tu n'arrêtes jamais de travailler, dit ma sœur Betty. [p.51]
En rentrant à Reykjavík, je ne peux m'empêcher de penser qu'il est quand même étrange que l'échelle des vents de l'Institut de météorologie se base sur l'effet qu'ils produisent sur les arbres alors que notre île en est pour ainsi dire dépourvue.
Andvari (brise) : Les feuilles bruissent.Gola (vent léger) : Les feuilles et les petites branches tremblent.Stinnigsgola (brise modérée) : Les petites branches bougent.Kaldi (brise fraîche) : Les arbustes se courbent.Stinningskaldi (vent glacial) : Les grosses branches ploient.Allhvass vindur (vent violent) : Les grands arbres se courbent et sont malmenés.Hvassviðri (grand vent) : Les branches cassent.Stormur (tempête) : Les arbres se brisent.Rok (tempête par rafales) : Les arbres sont arrachés avec leurs racines.Fárviðri (ouragan) : Tout ce qui n'est pas fixé s'envole. [p.96]
Je lui demande comment se passe son adaptation et je le regrette aussitôt. En même temps que le mot aðlögun - adaptation -, un autre terme qui n'a rien à voir me traverse l'esprit : aflögun, signifiant déformation. Une seule lettre de différence. Il me dit qu'il prend le car une fois par semaine pour aller à Reykjavik consulter le psychologue de la Croix-Rouge parce qu'on lui a diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique.[...]
Je me tiens à côté d'un jeune homme qui a traversé un océan blanc d'écume et va une fois par semaine consulter un psychologue pour parler de ce qu'on ressent quand on a survécu à des événements qui mettre votre âme en péril mortel. Il ne veut pas voir la mer à sa fenêtre, il veut être loin des vagues, des cris des oiseaux marins en quête de pitance et ne s'intéresse pas à cette immensité bouillonnante et salée qui ne prend fin qu'à l'horizon.[p.93]
Activités qui échappent aux règles du langageMarcher dans la nature.Travailler dans le jardin.Biner les rangs de pommes de terre.Respirer.Regarder le ciel au-dessus de la montagne.Écouter les oiseaux.Le sexe. [p.177]
Il meurt une langue tous les vendredis // Un sentier que creuse le passage des moutons est l'étroit chemin vers la perfection // l'Homme est en quête d'une planète de rechange // Les amitiés opportunistes // Le ciel est descendu jusque sur terre // Icecube Holding // Un oiseau a besoin d'air sous ses ailes pour voler // ...