John écrit magnifiquement sur sa propre mère. Dans "D'ici là", son roman de 2005, le voile disparaît entre tous les vivants et les morts - qui, s'ils ont brillé d'un feu assez vif avant de disparaître, ne s'en vont jamais tout à fait. Le narrateur, lui-même âgé, voyage à travers les souvenirs et les grandes villes de ce monde, avoue à sa mère que maintes choses l'ont effrayé. " J'ai toujours peur" dit-il. "Bien sûr, le rassure-t-elle. Comment pourrait-il en être autrement ? Soit tu es sans peur, soit tu es libre, tu ne peux pas être les deux." Rick Bass, à propos de John Berger, "Sur la route et en cuisine", p.158.
jeudi 31 décembre 2020
Lire : le vieil écrivain
mercredi 30 décembre 2020
Vivre : le sens de l'observation
mardi 29 décembre 2020
Lire / Regarder : dans le vent bleu de l'Histoire
lundi 28 décembre 2020
Vivre : l'importance des regards
dimanche 27 décembre 2020
samedi 26 décembre 2020
Vivre : au milieu du chemin
vendredi 25 décembre 2020
Vivre : ouvrir les yeux
jeudi 24 décembre 2020
Vivre : entre chien et loup
mercredi 23 décembre 2020
Vivre : still life / 96
Alors, arrivent les circonvolutions (les textes sont plus longs, les points de suspensions plus fréquents) : "pouvoir dire au revoir à cette année 2020, plus riches d'avoir pu traverser les inconforts, les incertitudes..."; "une année qui peut-être nous a permis de mieux nous connaître dans les difficultés"; "accueillir 2021 confiant-e-s, face au changement incessant qu'est la vie"; "aller vers d'autres possibles cheminements"; des appels à la résilience, à la confiance en nos ressources; etc etc.
On ne peut que le constater : nos certitudes ont pris un sacré coup dans l'aile durant l'année écoulée. Finis, les lieux communs, notre assurance tranquille, nos formules devenues ennuyeuses à force de se répéter.
Reste qu'il s'agit de répondre à ces vœux, peut-être même d'en envoyer. Sans avoir encore trouvé la formule adéquate (laquelle de toute façon changera selon le destinataire), je me dis que ces jours-ci, il s'agira de repenser les banalités et de trouver les mots pour dire à la fois l'espérance et le doute, la tendresse et la prudence, l'encouragement et la sollicitude. Cette année, en matière de vœux comme pour tout le reste, il s'agira de se réinventer.
mardi 22 décembre 2020
Regarder : juste avant la bataille
Cheval et cavalier sur le départ / Marco Cheli / Exposition Fortza Paris au Palazzo Pubblico / 2020 / Sienne
Le Palio de Sienne est une noble et ancienne course de chevaux, qui se tient deux fois par an (le 2 juillet et le 16 août) sur la Piazza del Campo, place centrale de la ville, en forme de coquille. Chaque couple cavalier/cheval représente une des dix-sept contrade (quartiers) de la ville. Bien que jouissant d'une renommée internationale, cette course est restée authentique, un point d'ancrage essentiel dans la vie sociale des différents quartiers. Un grand cortège historique précède la manifestation. Le "palio" tire son origine du Moyen Âge. Cette tradition se poursuit encore dans divers points d'Italie, même si celle de Sienne est de loin la plus réputée.
lundi 21 décembre 2020
Vivre : les écarts de température
Lui aime me chambrer à propos du froid, que je ressens mais dont je ne souffre pas. Il se plait parfois à me rappeler que nos salles de bains sont aussi pourvues d'eau chaude (et que, en cas de besoin, il y a même des mélangeurs à disposition).
dimanche 20 décembre 2020
Vivre : sur le bas-côté
samedi 19 décembre 2020
Vivre : comme des enfants
vendredi 18 décembre 2020
Vivre : achever, entreprendre
jeudi 17 décembre 2020
Vivre : sur le balan
mercredi 16 décembre 2020
Regarder/ Lire: impression forte
mardi 15 décembre 2020
Vivre : les moments facétieux
lundi 14 décembre 2020
Lire : Rilke, le Dolpo et l'insaisissable félin
"Au fond, le seul courage qui soit exigé de nous est celui qui nous permet d’affronter ce que nous pouvons rencontrer de plus étrange, de plus singulier, de plus inexplicable. En ce sens, l’humanité a été timorée, et il en est résulté un dommage irréparable à l’égard de la vie ; les expériences appelées "visions", ce qu’on appelle "le monde des esprits", la mort, toutes ces choses dont nous sommes si proches, ont été jour après jour repoussées loin de nous, si bien que les sens qui nous auraient permis de les percevoir se sont atrophiés. Sans parler de Dieu."Comment ne pas adhérer d'emblée ? A tort ou à raison, décider qu'un auteur ayant jugé bon de retenir cette citation mérite la plus grande attention. Le Léopard est embarqué et, depuis quelques jours, je vais et je viens sur les routes du Népal, me dirigeant vers l'Ouest, puis vers le Nord. Je compatis à la fatigue, aux saignements de pieds, à toutes les contrariétés météorologiques et logistiques.
Les six bharals bondissent vers les falaises, mais un couple de loups descendant en ligne droite intercepte le dernier au moment où il galope à travers un plan de neige en direction du rebord. Dans cette lumière crue, l'animal gris-bleu semble beaucoup trop rapide pour se laisser rattraper, mais la file de loups gagne du terrain sur la neige durcie. Les voilà qui traversent à toute allure les fourrés de genévriers et dégringolent la pente de plus en plus abrupte : on dirait que le bharal va se faire couper toute retraite et précipiter au bas de la montagne, mais au dernier moment il s'échappe et s'élance sur une vire étroite où aucun loup ne peut le suivre.
Dans l'air glacé toute la montagne est tendue : le silence résonne. Les flancs des bharals frémissent, les loups halètent; mais tout le reste est immobile comme si le groupe de formes pâles assurait la cohésion du monde. Et puis je respire, la montagne respire, le mouvement reprend ses droits. [p.218]
Belle de corps et d'âme, écrivain doué, professeur inspiré avec sa curiosité passionnée, exceptionnellement intelligente et bonne, c'est ainsi que la voyaient tous ceux qui la connaissaient bien. Un ami m'avait dit d'elle : " Son âme est sans souillure". Cependant, elle semblait parfois planer au-dessus de la vie, comme si elle se préparait pour le jour où elle verrait venir l'état suprême auquel elle aspirait. Ce n'est pas difficile de vivre avec les saints, car ils ne font aucune comparaison, mais l'aspiration à la sainteté ne va pas sans problèmes. Je trouvais sa perfection exaspérante et me conduisais mal. Ma vie avec D était gâchée par le remords : j'avais de la peine à me supporter lorsque j'étais avec elle et je prétextais les obligations de mon travail pour partir en expédition dans le monde entier : une fois je suis resté absent sept mois. [p.91]
Ce n'est pas tant que nous soyons amis, cet homme et moi, mais plutôt qu'un fil nous relie, pareil au fil noir d'un nerf vivant ; quelque chose reste inachevé et il le sait aussi. Sans jamais tenter d'en parler, nous ressentons l'existence de la même façon, ou plutôt, je la ressens de la manière dont Tukten la réalise. Par sa manière de vivre dans l'instant, sans attaches, par la simplicité de son exemple quotidien, Tukten m'a prodigué bien des enseignements ; il est le maître que j'espérais trouver : je me le répétais comme une plaisanterie, mais je me demande maintenant si ce n'est pas vrai. "Quand tu seras prêt, disent les bouddhistes, le maître apparaîtra." [p.340]
dimanche 13 décembre 2020
Vivre : la force des perceptions
samedi 12 décembre 2020
Vivre : les choses rassurantes
vendredi 11 décembre 2020
Vivre : les larmes écarlates de K.
jeudi 10 décembre 2020
Vivre : arrêt sur image
mercredi 9 décembre 2020
Vivre : faillibles
Être autorisés à nous fourvoyer est une nécessité, si nous voulons retenter et, peut-être, réussir.
Sans ce nécessaire cadeau, nous risquons fort de nous découvrir enlisés, blessés, désorientés.
mardi 8 décembre 2020
Vivre : l'art du tracé
lundi 7 décembre 2020
Vivre : la fille qui dansait sa vie
dimanche 6 décembre 2020
Vivre : jours nouveaux et vieux problèmes
samedi 5 décembre 2020
Vivre : les scintilles
Autoportrait à la bougie / Godfried Schalken / Leamington spa art gallery and museum / Leamington spa
vendredi 4 décembre 2020
Vivre : le hasard et les cathédrales
jeudi 3 décembre 2020
Vivre : les miroirs fragmentés
mercredi 2 décembre 2020
Vivre : affinités électives
mardi 1 décembre 2020
Vivre : les moments floutés
lundi 30 novembre 2020
Vivre : let it be / 21
dimanche 29 novembre 2020
Lire : la beauté et tout le reste
samedi 28 novembre 2020
Vivre : petits égarements quotidiens
vendredi 27 novembre 2020
Vivre : courant d'hiver
jeudi 26 novembre 2020
Vivre : la vie cachée des nuages
mercredi 25 novembre 2020
Vivre : Still life / 95
Winston Churchill