jeudi 28 juillet 2016

Voyager : sur les traces de Charles



Aujourd'hui, je pars le retrouver. Depuis mon enfance, il est mon héros, lui dont la devise était " Je l'ay emprins". Lui, qui connut deux défaites, à deux pas de chez moi. Je vais aller visiter le palais où il est né et la ville qui garde le souvenir de ce quatrième duc.
Et puis, un jour, aller à Bruges, voir son tombeau. La petite fille de neuf ans souhaite y déposer une rose.

mercredi 27 juillet 2016

Voyager : l'appel des cimes


Bien que vivant dans un pays alpin, où pratiquement tout le monde pratique le ski ou la marche selon la saison, où pratiquement tout le monde possède ou connaît quelqu'un qui possède un chalet, je n'aime pas la montagne.
J'apprécie de la regarder, de loin, depuis la plaine ou depuis l'avion. Je suis époustouflée par sa majesté. Mais, arrivée sur place, malgré l'indéniable beauté, j'éprouve très vite une sensation d'enfermement.
Et je pense avec nostalgie à la mer. Inmancablement.
Il n'empêche, quand se pointe la canicule, j'ai toujours une pensée émue pour cet endroit : en descendant du Grand-Saint-Bernard, sur le versant italien, il y a un espèce de troquet, un peu plus qu'un bistrot, mais certainement pas un restaurant. On y sert quelques spécialités locales, des fromages, des charcuteries, sur des assiettes en plastique. Le tout accompagné d'un vin ouvert, léger et pétillant, qu'on déguste ensuite sur les bancs en retrait de la route.
Cet endroit constitue une halte idéale pour les motocyclistes. Il y règne une atmosphère de fraîcheur et de calme. On voudrait y passer la journée (et du reste personne n'y trouverait quelque chose à redire).
Oui, quand il je dégouline et que mon coeur bat la breloque, j'ai juste envie de me retrouver là-haut.

mardi 26 juillet 2016

Habiter : soleils, soleils



Dans les champs,
dans les prés,
parmi le blé,
dans les jardins, 
au bord des routes,
ils sont partout 
et rajoutent du soleil au soleil.

lundi 25 juillet 2016

Voyager : retrouver Vermeer...



A partir d'un livre
acheté l'an dernier,
 oublié, 
puis repris, 
soudain éprouver l’irrésistible envie
 de revoir les Vermeer...

samedi 23 juillet 2016

Habiter : ténacité




Derrière la maison, il y a un arbuste, qui donne des belles fleurs violettes, en forme de grappe. 
On en voit partout, dans les jardins.
J'ai cherché son nom :
C'est un Buddleja davidi
Plus joliment appelé : l'arbre aux papillons.
Je ne sais par quelle lubie,
il a estimé que c'était de la mauvaise herbe.
Alors, il l'a coupé, à chaque automne.
Mais l'arbuste repousse à chaque printemps
et redonne ses belles fleurs violettes
avec constance, avec détermination.
Il ne se lasse pas de faire ce qu'il a à faire.
Tout simplement.
Je retiens la leçon des plantes.
(et j'ai enfin ramené mon jardinier à la raison)

vendredi 22 juillet 2016

Ecrire : la photographie / 2




Ma mère est à peine rentrée d'un voyage dans notre terre natale. Elle y a revu ses sœurs, ses nièces. Les photos de famille ont quelque chose d'étrange. Qui n'est peut-être pas étrange du tout. Tous ces sourires qui émanent du papier glacé, cette sérénité, ce plaisir évident à se retrouver, ne me rappellent en rien, n'ont rien à voir avec l'absence vécue et la répression des émotions. Un peu comme des flashes sur les tapis rouges des festivals. Du toc, de l'image.

jeudi 21 juillet 2016

Ecrire : 70 anni insieme


Cette photo, je ne m'en lasse pas. C'était l'été dernier, caniculaire, à Cortona.
Les correspondances, 
les glaces Algida 70 ans ensemble,
les couleurs des affiches semblant se déverser dans la rue,
trois panneaux, trois vieilles femmes,
une soirée toscane,
dans l'attente d'une fraîcheur 
qui ne sera que publicitaire.

mercredi 20 juillet 2016

Manger : juste...


Juste une pomme de terre cuite à la vapeur et une pincée de sel dessus
Juste une tomate mûrie au soleil, coupée en tranches avec quelques gouttes d'huile d'olive
Juste une pêche blanche, parfumée, rappelant les étés d'enfance
Juste la saveur du pain qu'il a fait dimanche amoureusement

Au rayon alimentation, on a écrit "GOÛT" à côté de certaines étiquettes.

Comme s'il était évident que l'absence de saveur soit la norme.
Et que sa présence génère un surcoût.

mardi 19 juillet 2016

lundi 18 juillet 2016

Vivre : baromètre




Savoir si je lui suis fidèle
est le seul moyen
de ne pas me perdre.
Quand la petite fille de six ans est là
(une envie de toboggan, un élan, un refus, une glace au chocolat)
je suis rassurée.



dimanche 17 juillet 2016

Habiter : auto-translate



A l'étranger, on nous dit volontiers que nous, les Suisses, on est doués pour
les langues. En fait, pas tant que ça. Ce n'est pas un tant une affaire de don,
que d'immersion.
La marmite du multilinguisme, on est toujours dedans.
A Berne, hier, dans presque tous les magasins,
je parlais français à la vendeuse qui me répondait en allemand
de manière automatique
et, en sortant,
je lui souhaitais einen schönen Sonntag, ça va de soi.
Chez le traiteur, on est passé à l'italien, évidemment, 
avec le nouvel employé qui avait un charmant accent des Abruzzes.
Quant à notre village,
qui, durant trois mois par année passe de 1'000 à 4'000 habitants,
depuis la mi-juin 
si je dis "bonjour" quand je me promène sur les rives du lac
il y a 75% de chances pour qu'on me réponde "grüezi!"

samedi 16 juillet 2016

Habiter : se croiser



Le chemin qui conduit chez moi est un chemin enchanté. Il se déroule à travers les vignes et sous la forêt en maints virages. J'adore l'emprunter, pour descendre, pour remonter, en toute saison et à toute heure du jour, voir la lumière s'y répandre et se dorer, observer les vols des busards, débusquer les chats à l’affût dans les prés.
On y croise des ânes en balade, des cyclistes motivés, des touristes décontractés, des enfants aussi, en route vers le village.
On y croise aussi de plus en plus souvent des voitures. Et on y assiste à tout type de croisements : il y a les conducteurs pressés, qui foncent comme si, de toutes manières et où que ce soit, la largeur du chemin permettait le passage de deux voitures, il y a les conducteurs distraits (ou arrogants), qui trouvent tout à fait naturel que vous vous soyez rangée de côté pour les laisser passer et regardent droit devant; il y a les désinvoltes pour qui la vitesse au milieu des virages va de soi; il y a les prudents qui veillent  à préserver les renards et les hérissons. Il y a les conducteurs prévenants, qui se rangent dans les places d'évitement pour vous laisser le passage.
Oui, il y a toutes sortes de voitures. Et quand j'échange un signe ou un sourire avec des inconnus, pour dire merci, bonjour, c'est sympa, je vous en prie, je me dis que le chemin qui conduit chez moi est une métaphore de la vie en société.

vendredi 15 juillet 2016

Lire : Quand Donna rencontre Barbara




J'ai voulu reprendre cet été Le Chardonneret, que je m'étais procuré à sa sortie en français et dont j'avais arrêté la lecture au bout de 200 pages.
Il y a des livres que j'abandonne sans état d'âme, quand ils ne me plaisent pas. Mais il y en a d'autres que je mets de côté pour plus tard, en me disant qu'ils ont de la valeur et que dans un autre état d'esprit je parviendrai à franchir le mur du son littéraire. Curieusement, quand je reprends ces lectures, je me retrouve souvent en situation d'arrêter une nouvelle fois, juste à l'endroit où je l'avais abandonnée. Je m'efforce alors de poursuivre, mais je parviens difficilement à continuer pendant plus de deux ou trois pages.
Il est rare que ces livres mis de côté, je parvienne à les achever. Ce qui ne m'empêche pas de continuer de déposer des bouquins dans le coin des "à reprendre" et de m'obstiner à remettre l'ouvrage sur le métier.
Là, il y a quelques jours, je suis allée à la cave repêcher l'ouvrage de Donna Tartt et très vite ce qui avait bloqué chez moi il y a deux ans m'a sauté aux yeux : cette histoire me lacère le cœur. Elle met en scène les aventures d'un orphelin, une sorte de David Copperfield des temps modernes, et commence au moment où, visitant une exposition sur l'âge d'Or hollandais au MET en compagnie de sa mère, le musée est la cible d'une explosion terroriste. Théo parvient à s'en tirer, tandis que sa mère tendrement aimée n'a pas cette chance.
En s'extirpant du bâtiment ravagé, il emporte le fameux Chardonneret, minuscule tableau de Carel Fabritius, que sa mère admirait. Cet acte impulsif, dont il garde le secret, sera le fils d'Ariane de l'intrigue.
Hier, un détail m'a frappée : rentré chez lui après l'attentat, le jeune héros se raccroche désespérément à l'espoir de voir arriver sa mère. Il  passe l'appartement en revue. Son regard balaie ce qui fut la vie avec elle et ce faisant, il trouve sur le dossier du canapé le livre qu'elle avait laissé en cours de lecture.
Ce livre, c'est Jane et Prudence, de Barbara Pym. Et, curieusement, ce livre oublié, d'une auteure encore plus oubliée aujourd'hui, je viens de le terminer, je l'avais commandé sur internet il y a deux ou trois semaines.
A ce moment-là, j'avais déploré que plus personne ne parle de Barbara Pym et qu'on ait tant de peine dans les librairies à en trouver des publications.

Je me demande jusqu'où j'irai, cette fois-ci, dans la lecture du Chardonneret ?

jeudi 14 juillet 2016

Habiter : devoirs à domicile





Je dois rendre mon travail final pour le 22 août dernier délai et la pression commence à se faire sentir, les livres à (re)lire s'accumulent près de moi, les to-do lists aussi. C'est le chantier à l'intérieur du lap top, et aussi sur le divan où j'ai pris mes quartiers. Chaque jour apporte son lot de questions, et chaque matin durant la natation des bribes de réponses émergent peu à peu. J'apprends à me faire confiance et les métaphores aquatiques abondent : être noyée sous la paperasse, patauger, toucher le fond, refaire surface. 
Il m'a semblé si évident de prendre l'habitat pour sujet. La maison est là et je n'arrête pas de l'observer, de la parcourir. Elle me soutient, je sais, elle s'offre volontiers comme modèle, comme interlocutrice. C'est juste une question de traduction. Il s'agit juste de transformer en mots les différents signes et les différentes perceptions qui font notre communication au quotidien.

mercredi 13 juillet 2016

Vivre : vivement la mer!

Tandis que je rêve de ça



Je passe mes après-midi à chercher les mots et les formes.
Comme des pièces de puzzle.

mardi 12 juillet 2016

lundi 11 juillet 2016

Vivre : was ist Luxus ?




En visitant l'expo du MAK, je me souviens, nous avions tourné et retourné la question dans tous les sens. Consommer comment ? Accéder au bonheur par les biens matériels? Définir le luxe ? Et jusqu'au restaurant du musée, jusqu'à la fin du repas, nous avions échangé avec ardeur sur le sujet.

(Le luxe. A propos de quoi y ai-je repensé aujourd'hui ? )

Le luxe, pour moi, c'est ...

Du temps (je m'arrange généralement pour en disposer en suffisance)
L'amour de mes proches (peu de personnes, en fait)
De l'eau (pour boire, pour me laver)
Un toit, un lit
Les cinq sens
De l'argent en poche pour me procurer de quoi manger (régulièrement je n'en reviens pas en entrant dans un magasin, je me sens terriblement reconnaissante à la vie, je m'émerveille en me rendant compte que je peux y trouver de quoi me nourrir et me le payer)
Du papier, des crayons, des livres
Et l'accès à internet.

Le luxe, ce n'est pas "manquer de", ce n'est pas ce qui est rare et inaccessible. Rolex, Seychelles, palaces, ce n'est pas du luxe pour moi. Le luxe, c'est "me rendre compte de la valeur des choses".

Et puis le luxe, c'est peut-être aussi...
Ce déclic, ce relâchement, ce lâcher-prise, qui fait que, au niveau du plexus, ou de l'estomac, quelque part sous les côtes, et en lien avec le cœur, le rouage intérieur devient harmonieux, bien huilé, ne craque pas, ne bloque pas, oui, le luxe suprême, c'est sans doute quand la tension du stress relâche enfin.

(Ça me revient, maintenant : j'ai pensé au luxe parce que depuis hier soir, depuis que j'ai reçu ce mail contrariant et impliquant une fastidieuse démarche, mon rouage intérieur s'est grippé et je ne saurai que demain comment le libérer.)

dimanche 10 juillet 2016

Vivre : la vie en vert / 2



Tandis qu'à la piscine municipale, dans le cadre bétonné et chloré, les gens poussent des cris joyeux, se saluent sympathiquement, échangent d'aimables informations sur leurs vacances et leurs protections solaires, sur les rives en bas de chez moi, c'est l'exact opposé.

Un univers de liberté offre ses merveilles turquoises et sourit de mille façons, les couleuvres, les hérons, les coccinelles, les foulques disent leur joie d'être au monde et les virevoltes cyan des libellules scintillent avec légèreté, mais le public de la minuscule plage secrète se veut trié sur le volet. On assiste à des hochements de tête à peine polis. Il semble qu'une carte de membre invisible mais bien tangible soit réservée à des happy few. 

Une mouette ricane dans le silence du matin tandis que les canards et moi, dûment palmés, prenons le large vite fait .



samedi 9 juillet 2016

Vivre : naturellement




Hier, en descendant du train, et malgré le fait que nous n'échangeons pas plus de deux ou trois mails par année, que nous ne nous téléphonons jamais (à l'heure où tout le monde utilise sans interruption son smartphone), que notre dernière rencontre datait de quatre ans (nous qui vivons à moins de deux heures de train l'une de l'autre), il m'a semblé tellement naturel d'embrasser A. et de poursuivre notre dialogue comme si de rien n'était. Comme si le temps n'avait pas passé entre deux.


vendredi 8 juillet 2016

Vivre : la vie en vert


Il n'est pas de plus grand bonheur, les matins d'été, que de plonger dans l'eau turquoise ou verte. Crawlant sur le dos, je vois les bandes géométriques qu'effectuent de concert les avions et les oiseaux. J'observe les nuages passer et se dissoudre. Protégée par les bouchons, les bruits du monde ne m'atteignent plus vraiment. L'espace d'un moment, me voilà diluée dans un autre univers, dans un autre langage, me voilà poisson, dauphin, sirène, l'espace d'un moment me voilà dans mon élément.

(sortant la piscine, je regarde parfois avec étonnement certains nageurs qui semblent vivre un véritable duel contre l'eau. De cette opposition brutale naissent des tempêtes qui balaient le bassin de part en part. Cette lutte pour la vitesse et la performance m'est totalement étrangère. Il y a décidément deux types de nageurs : les qui font "avec" et les qui vont "contre")

jeudi 7 juillet 2016

Manger : l'enfance de l'art


Enfant déjà, à trois ou quatre ans, j'adorais manger et faisais preuve d'un solide appétit. Je réclamais par exemple une boîte de sardines pour mon goûter et la dévorais goulûment. Quel bonheur donc pour moi, de recevoir plusieurs boîtes de sardines croates en cadeau et d'en improviser de jolis apéros.

1 boîte de sardines, que l'on égoutte et nettoie en éliminant queue et colonne
le zeste d'un 1/2 citron
2 cc de jus de citron
du piment à volonté
la moitié d'un Saint-Moret (sans ligne et avec beaucoup de plaisir)
une ou deux tranches de citron confit (optionnel)

Ecraser le poisson avec soin et mélanger ensuite ensuite tous les ingrédients jusqu'à l'obtention d'une belle crème beige. Servir sur du pain complet ou grillé à l'ail et arroser de ...rosé, naturellement.


mercredi 6 juillet 2016

Vivre : Recréation


A réparer hier ma chère bague en argent trouée, que je n'avais pas le cœur à jeter depuis des mois et des mois (insertion d'une petite boucle d'oreille en or qui sommeillait au fond d'une boîte)
A rafistoler mon anneau en acier retrouvé avec une perle métallique insérée à la place de la pierre perdue
A ajuster ce matin mon top griffé, super solde, mais acheté une taille trop grand (trois boutons de nacre trouvés dans un vide-poche sur mon bureau)
A exhumer tous mes foulards, mes pochettes, mes maillots
A ouvrir mes armoires, à faire mes fonds de tiroirs
Je réalise que j'entre dans une phase de création - de re-création - et que je saurai mener ma barque sans marques ni démarques, mais avec une joyeuse inventivité.

mardi 5 juillet 2016

Voyager : le coup de la panne



Après la trop longue attente, les coups de fils ping-pong avec les abrutis du service d'assistance, la colère à peine contenue contre celui qui n'avait pas précisé "diesel", et contre celui qui n'avait pas su voir "dizel" gravé en filigrane sur le bouchon (écrit en tout petit à l'intérieur du cache protecteur), après avoir jugulé trop longtemps mon angoisse au cœur d'un paysage désertique, après avoir réalisé qu'on avait raté définitivement le dernier ferry, après avoir visualisé la chambre sinistre où il nous faudrait passer la nuit, je les ai tout à coup aperçus dans le rétroviseur.
Quand je les ai vus arrêter leur camion orange, et s'approcher d'une dégaine lente et sûre, dans la chaleur caniculaire de cette fin d'après-midi, crâne rasé, visages taillés à la serpe, cigarette sans filtre au bec, j'ai pensé : des anges!
Et, sur la bande d'urgence, leurs grosses voix dans leur smartphone n'ont pas tardé à entonner une musique séraphique .


lundi 4 juillet 2016

Voyager : Chiuso per ferie


Combien j'ai aimé parcourir les rues de Bologne, l'été dernier, avec leurs glaciers généreux, leur laisser-aller leur vie estudiantine en stand by, les échos de certains élans communistes, et l'orage les trombes d'eau miraculeuses, les échappatoires sous les longues arcades, les magasins qui baissaient leurs rideaux de fer un à un, au soir du 31 juillet : Chiuso. Torniamo a settembre ! (Certains même : Si riapre a ottobre. Le rêve!). Je ressentais alors ce mélange de joie indicible et de regret intense, comme quand je sais devoir retourner à un exil après avoir retrouvé fugacement mon Ithaque.

dimanche 3 juillet 2016

Ecrire : La petite maman


Il y a sur toutes les plages une petite fille de six, peut-être huit ans. Une petite fille mince, et même plutôt maigre (dont certains repas protéinés doivent être très pénibles), et qui s'active sur la plage presque nerveusement. Généralement, elle s'occupe d'un enfant plus jeune, avec bonheur, et aussi avec sollicitude, attentive à remettre un béret en place ou à rapporter une pelle colorée. Elle montre les coquillages, elle construit des châteaux, de digues, elle surveille. Elle refuse un sandwich, elle accepte un biscuit. Elle se prête volontiers au rituel de la crème solaire.  La petite fille est heureuse et sautille régulièrement. Elle sait que ses parents sont là, juste derrière. Et que ses vacances s'étalent encore très loin au-devant.

samedi 2 juillet 2016

Voyager : éclaircissements



Il y avait là-bas comme un élargissement, une évidence, une ouverture. 
Tout le contraire de nager en eaux troubles. 
Les sourires, les gestes, les signes, un pouce levé, on s'entendait sans se comprendre (ou le contraire). 
Et puis la lumière, l'enchantement de certaines baignades cristallines, la plongée dans un conte de fée. 
Là-bas, je suis redevenue petite fille, et même poisson. 
Là-bas, j'ai commencé à reprendre pied.
(et dieu sait si j'en avais besoin)