Étrange Noël. Étrange famille. Étrange communication.
La soirée de Noël s'annonçait paisible, le repas, la conversation.
Or tombe, après des mois de silence, un message de ma sœur.
Elle m'informe "à la demande de notre cousine" que notre oncle maternel est mort au matin.
Elle ajoute qu'il était très malade, depuis trois mois, et qu'elle allait régulièrement lui rendre visite.
Après un long silence, total (pas un mot sur l'hospitalisation du zio, ni sur le diagnostic fatal)
pas un e-mail, pas le moindre texto, rien, elle balance la nouvelle à l'heure des douceurs.
Dimanche dernier, ma sœur a croisé mon fils venu voir sa grand-mère.
Elle lui a tenu des propos vifs et lisses. Elle lui a dit combien la nonna allait mieux ce jour-là.
Puis elle est repartie, avec l'assurance de tout faire, tout faire au mieux, pour sa mère.
ll est resté là, seul, face à la pauvre silhouette, qui débitait des propos incohérents.
Il est resté, seul avec elle, lui tenir la main, puis il est reparti, perplexe et désemparé :
aller mieux ? aller mieux, alitée, délirante, bourrée de drogues et d'antidouleurs ?
Difficile d’adopter un comportement
adéquat face à tant d’incohérences.
Étrange Noël. Étrange famille. Étrange communication.
Étrange situation qui ne frôle pas, mais déborde au-delà de l'absurde.
Étrange hiver, pénible hiver, qui se délite sans fin.