samedi 30 avril 2022
Vivre : still life / 113
vendredi 29 avril 2022
Vivre : faire place
jeudi 28 avril 2022
Vivre : parties remises
mercredi 27 avril 2022
mardi 26 avril 2022
Vivre : passager du souvenir
lundi 25 avril 2022
Vivre : still life / 112
dimanche 24 avril 2022
Vivre : des moments comme ça
Un des plus doux : quand le sommeil se promène sur les draps fragrants et que son souffle est là qui vous emporte, à peine a-t-on éteint.
Un des plus grisants : quand les yeux du chien vous guettent, devinent votre silhouette et que ses griffes s'apprêtent à vous labourer de ravissement.
samedi 23 avril 2022
Vivre : aider les anges à se relever
vendredi 22 avril 2022
Ecouter / Lire : relire et retravailler
jeudi 21 avril 2022
Regarder : présences
mercredi 20 avril 2022
Vivre : décence / indécence
mardi 19 avril 2022
Voir : 偶然と想像
Ces contes présentés avec grâce et raffinement ne sont pas sans rappeler le cinéma de Rohmer. On y voit cinq jeunes femmes qui échangent entre elles à propos de sentiments ou qui espèrent séduire en se cachant et en se dévoilant, parlant de choses intimes et de leurs secrets tourments. Oui, il y a une relation certaine avec le cinéma de Rohmer, et Hamaguchi l'admet volontiers, mais la manière de traiter les sujets est infiniment personnelle et renouvelée.
En quittant la salle, des questions essentielles nous assaillent : "au cours d'une existence, par quelles émotions a-t-il valu la peine d'être traversé ? combien de fois a-t-on vraiment aimé ? quel part décisive le hasard a-t-il jouée ? et quelle part la nécessité ?"
Le premier volet évoque le fait d'oser aimer, d'oser se lancer après qu'on a été trompé. A qui faire confiance et comment risquer quand on a été confronté à l'inconstance des sentiments ?
Le second conte est d'une cruauté infinie, puisqu'une jeune femme qui n'avait aucune confiance en elle s'écrase et emporte dans sa chute l'homme, le seul homme intègre qui lui avait un instant permis de croire en elle et de déployer ses ailes.
Le troisième récit a la délicatesse d'une dentelle, la beauté du cristal, la finesse exquise des recommencements. Un malentendu à propos de retrouvailles qui n'en sont pas permet à deux femmes de se dire et de se trouver. Naissance d'un amour ou d'une amitié, peu importe. Ce qui est certain c'est qu'après ce film, on ne s'engagera plus dans des escalators croisés de la même manière.
Tout cela est présenté avec une telle subtilité que chacun et chacune peut y trouver matière à décrypter, à interpréter, voire à inventer. S'approprier les histoires et leur dénouement, en tirer morales et leçons : peut-on demander plus au cinéma que la liberté stimulante de reconstruire un film à sa façon ?
lundi 18 avril 2022
Habiter : un endroit comme ça
J'aimais les chevaux qui se doraient sur la façade des dépendances au soleil couchant et je me suis prise d'amitié pour une chienne terriblement craintive qui s'appelait Ginger et arrivait de Milan. Tous les soirs une famille espagnole avec deux enfants venait s'asseoir près de notre table au restaurant (jamais la même famille, jamais le même type d'interactions, jamais la même éducation). La patronne était un spécimen rare qui savait étonnamment allier bougonnerie et convivialité (la cuisine servie était à tomber).
Il y avait un je ne sais quoi de fantasque et d'excessif dans cet endroit. Tout paraissait devoir y être surjoué. L'amabilité des serveurs, l'obséquiosité du gérant, la disponibilité invraisemblable des gens. Au point que je me suis surprise, alors que je nourris pour ce genre d'exercice un intérêt très relatif, à écrire un commentaire dithyrambique dans le livre d'or devant la réception (il faut dire qu'on venait de me proposer pour un prix attractif une vaste demeure sicilienne ouverte sur la mer et les îles éoliennes avec quatre chambres à disposition).
dimanche 17 avril 2022
Regarder : Keith is back
samedi 16 avril 2022
Vivre : renaissance
vendredi 15 avril 2022
Regarder : donner pour donner
samedi 9 avril 2022
Voyager : pencher pour le Sud
vendredi 8 avril 2022
Vivre : Still life / 111
Aujourd'hui, dans le jour qui bruinait, il gisait raide et froid. Il n'avait pas dû mourir sur le coup et s'était recroquevillé, formant un arc noir et blanc sur la route mouillée. Que faire quand il n'y a plus rien à faire ? Lui éviter de se faire réduire en bouillie. Avec les bottes, le pousser doucement vers le bas-côté, lui créer une sorte de nid, placer sur son corps immobile une tige de primevère, improviser une petite cérémonie.
La nature, maitresse d'impermanence, nous apprend à jouir de l'instant, à découvrir et à perdre constamment. Nullement de sept lieues, ces bottes de peu, souvent crottées, régulièrement embourbées, emmènent à la découverte. Elles sont des alliées face à tout ce que l'existence a prévu de nous faire expérimenter.