Horloge / Place Saint-Marc
Je me souviens d'une visite guidée de la cathédrale de Cologne organisée par la section d'histoire de l'art. Nous avions rendez-vous à 14 heures devant le porche. A 13h59, le guide s'est adressé au groupe : "Est-ce qu'on peut y aller ? Tout le monde est là ou il y a encore quelqu'un en retard ?"
L'écrivain voyageur Paolo Rumiz expliquait dans son livre L'italia in seconda classe, consacré au délitement des chemins de fer italiens en province, qu'en Suisse, quand un train a cinq minutes de retard, une voix informe les voyageurs en leur indiquant la cause du problème.
C'est probablement une question culturelle. Les Nordiques tendent à être plus rigoureux sur la gestion du temps, tandis qu'on parlerait ailleurs de "ponctualité maladive". Quand, dans un pays du Sud, on s'exclame sur mon arrivée précise à un
rendez-vous, je réponds que je suis simplement... un coucou suisse. A vrai dire je suis incapable d'arriver à l'heure. Je suis systématiquement en avance. Parfois, je me force - mais je dois vraiment me forcer - à arriver à l'heure exacte, je ralentis je ralentis et je finis par me rendre compte qu'il reste encore deux minutes avant le moment fixé. Je dispose alors de minutes plus ou moins longues, des espaces vides que j'aime remplir avec des rêveries ou une attention soutenue à ce qui se passe autour de moi. Plus qu'une question de politesse, l'exactitude m'offre un supplément de temps, c'est un cadeau que je m'octroie.
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