mardi 24 mai 2016

Vivre : pourquoi pas le salaire universel ?



Depuis longtemps, je m’interroge sur notre système d’aide sociale, sur ses conditions d’octroi, ses limites et ses effets de seuils. J’ai regardé l’autre soir l’émission Vox pop, sur Arte, qui traitait du salaire universel et de ses propositions novatrices. 

L’idée que chaque être humain vivant dans une société ait le droit à se nourrir, se vêtir, s’alimenter et se soigner sans devoir forcément dépendre d’un travail salarié ou d’une assistance étatique mérite réflexion. La Finlande est en train de mettre en place cette mesure et en Suisse le sujet va être soumis à votation tout prochainement. Des réflexions de toutes tendances se font jour en Europe, dont les modalités d’application sont multiples, selon l’orientation politique de leurs concepteurs.

Le principe pourrait se résumer à ceci : chaque citoyen (enfants compris) recevrait une sorte de minimum vital (entre 500 et 1'000 euros pour un adulte selon les pays). Il aurait droit à cette allocation de base, attribuée sans condition. Le fonds de l’allocation universelle serait alimenté par un impôt d’environ 25% prélevé sur les salaires. Les personnes en activité salariée, bénéficieraient donc d'un revenu plus élevé, tout en contribuant à soutenir le fonds du salaire universel.


Ce projet porte en lui une autre vision du travail, de l’argent, du temps dont chacun dispose. La mise en place entraînerait probablement un reversement radical dans nos manières de consommer, de concevoir notre utilité sociale, de gérer nos énergies et nos projets de vie. Les inégalités existent déjà, par les différences de revenus et d’accès aux différentes aides sociales. Mais, par la reconnaissance du droit fondamental de tout individu à disposer de quoi vivre dignement, on assisterait à un changement de paradigme : limitation des contrôles et de la bureaucratie, fin de l’assistanat, ouverture à la créativité, simplification et confiance dans les ressources de chaque citoyen. Irait-on vers plus d’abus ? On peut en douter. S'agirait-il d'un encouragement à la paresse ? Les gens perdraient-ils vraiment l’envie de participer et d’œuvrer dans leur champ de compétences ? Pas sûr...Voilà qui donne matière à réfléchir...

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