Depuis longtemps, je m’interroge sur notre système d’aide
sociale, sur ses conditions d’octroi, ses limites et ses effets de seuils. J’ai
regardé l’autre soir l’émission Vox pop,
sur Arte, qui traitait du salaire universel et de ses propositions novatrices.
L’idée que chaque être humain vivant dans une société ait le
droit à se nourrir, se vêtir, s’alimenter et se soigner sans devoir forcément
dépendre d’un travail salarié ou d’une assistance étatique mérite réflexion. La
Finlande est en train de mettre en place cette mesure et en Suisse le sujet va
être soumis à votation tout prochainement. Des réflexions de toutes tendances
se font jour en Europe, dont les modalités d’application sont multiples, selon l’orientation
politique de leurs concepteurs.
Le principe pourrait se résumer à ceci : chaque citoyen
(enfants compris) recevrait une sorte de minimum vital (entre 500 et 1'000 euros
pour un adulte selon les pays). Il aurait droit à cette allocation de base,
attribuée sans condition. Le fonds de l’allocation universelle serait alimenté
par un impôt d’environ 25% prélevé sur les salaires. Les personnes en activité
salariée, bénéficieraient donc d'un revenu plus élevé, tout en contribuant à
soutenir le fonds du salaire universel.
Ce projet porte en lui une autre vision du travail, de
l’argent, du temps dont chacun dispose. La mise en place entraînerait probablement
un reversement radical dans nos manières de consommer, de concevoir notre utilité
sociale, de gérer nos énergies et nos projets de vie. Les inégalités existent
déjà, par les différences de revenus et d’accès aux différentes aides sociales. Mais, par la
reconnaissance du droit fondamental de tout individu à disposer de quoi vivre dignement,
on assisterait à un changement de paradigme : limitation des contrôles et
de la bureaucratie, fin de l’assistanat, ouverture à la créativité,
simplification et confiance dans les ressources de chaque citoyen. Irait-on vers plus
d’abus ? On peut en douter. S'agirait-il d'un encouragement à la paresse ? Les gens perdraient-ils vraiment l’envie de participer et d’œuvrer dans leur champ
de compétences ? Pas sûr...Voilà qui donne matière à réfléchir...
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