dimanche 13 février 2022

Vivre : une palette que la lagune aurait offerte

 

Depuis toujours, l'île (ou plutôt le conglomérat de quatre petites îles) n'avait symbolisé pour moi que petits napperons en dentelle et biscuits aux formes sinueuses dévorés en quantités déraisonnables dans le train du retour. Je n'avais jamais trop eu le goût de suivre dans ses ruelles une marée de touristes encore plus bigarrée que ses maisons et je me hâtais de fuir par le premier vaporetto vers la quiétude de Torcello. Mais ce matin-là, dans la lumière amicale de février, à l'heure des éboueurs joyeux, des ménagères disertes et des chats insolents, l'expression mettre de la couleur dans sa vie m'est apparue dans toute sa limpidité et dans toute son évidence. Loin des grisailles et des batailles, Burano invitait à sortir ses pinceaux et à réinventer des enfances.



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