mercredi 6 mars 2024

Vivre : histoire sans paroles

 

Le soleil a émergé depuis longtemps. Nous avons et nous prenons tout notre temps. Au loin, le Jura perce la brume. Comme des navires, des villages, des routes nous tracent un horizon. Lui, va et vient, mène la vie qui lui convient. Insouciant, il trottine. Librement, il renifle. Il cours, il course, il batifole. Le suivant des yeux, me voici toute oreilles. Je perçois ses pas fouler l’herbe nouvelle, érafler parfois une feuille qui s'étiole, craquements, froissements, frémissements. J’entends - je sens - le souffle du vent, les papillonnements de l'oiseau qui orne le ciel de ses élans. Dans les arbres, les chants, les pépiements, dans leur enclos,  le souffle des deux chevaux arrachant mollement des brins aux pâturages embaumants. Et à nouveau ses foulées qui s’aventurent, qui folâtrent négligemment le long de sillons imaginaires. Et encore ses pattes, courant, zigzaguant parmi les fleurs naines. Quelque part, encore un battement d’aile. Aucun horaire à respecter, aucun besoin de houspiller. Il s'ébat heureux parmi les premières primevères et l'écouter gambader remplit de bleu toute ma journée.

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