samedi 17 août 2024

Regarder : murs publics, parfois poétiques, souvent humoristiques

 

 

 
Dans le Palais assiégé, les troupes baladées par 40 degrés d'humidité émanaient des interrogations sur leurs chances de traverser la fournaise et d'en réchapper. KO debout. Regards hagards. Remises à l'ordre des agents voués à quadriller. (A la sortie, R m'a annoncé que la visite avaient déteint en tomate, vermillon et écrevisse sur mon visage SOS.)


De salle en salle, Miss.Tic nous en faisait lire de toutes les couleurs. Idées noires ou lumineuses, rouge sang, passion ou rage s'étalaient le long des pierres impassibles. Peu de regards dans le flux continu pour s'intéresser à la créatrice maniant le slogan et le pochoir avec adresse. Certains la trouvaient de trop, chuchotaient qu'en ces lieux elle n'avait pas sa place. Mais c'était sans doute, pour ces foules en visite dont une majorité n'étaient pas francophones, plus une question de compréhension que de contestation.

 

Parcourant les murs, déchiffrant leurs peintures à fresques, j'aurais préféré les découvrir in situ sur des façades crasses au fond de quelque impasse. Beaucoup copiées, rarement égalées, elles ressemblaient à ces invitées qui dans une soirée se sentent comme un cheveu sur la soupe et qui restent stoïquement adossées coincées figées, espérant happer dans la masse un regard complice. 



Face à ces affiches dont plusieurs faisaient mouche avec humour et classe, quelques exclamations et indignations parmi les troupeaux venus pour le bâtiment historique. Mais réprobation ou attraction, compréhension ou consternation, ce qui était certain en cette veille d'Assomption, c'est que dans ces espaces les présences ne laissait personne, vraiment personne, de glace.
 
 

C'est en fin d'exposition, entre la Chambre du Camérier et la Chambre du Notaire, que sont exposés un ensemble d'archives présentant le processus de recherche et de fabrication de l'artiste (carnets, croquis, calques, vidéos). Les coulisses, en quelque sorte, de ses interventions. Mise en évidence de la poésie et de la force du collectif. Balade au cœur de la pratique de celle qui avait "plus d'une corde à son art". 



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