Bon, cet automne, je me suis décidée. Moi qui déteste les piscines couvertes, leur fond sonore, leur pauvre toit en guise de ciel, leur ambiance plombante, les alignements de foehns à la sortie, les chahuts des classes, les cris et les coups de coude, j'ai pris un abonnement annuel pour les Bains.
Adorant l'eau, j'ai décidé de me faire du bien plusieurs fois par semaine et de barboter dans les bulles, de me masser aux buses, de jouer à nager à contre-courant.
Après quatre ou cinq entrées, tôt le matin, j'ai commencé à identifier le groupe des "habitués". Ceux qui s'y rendent tous les jours, à heure fixe, pour y prendre leurs eaux. Ils sont ainsi une quinzaine, d'un âge plutôt canonique, qui se retrouvent et y tiennent salon. Oui, comme au XVIIIème siècle, des dames, des messieurs, se retrouvent et papotent avec élégance, en s'entretenant sur des sujets divers, de façon fort civile. Le bassin d'eau chaude leur tient lieu de salle de bal, les buses de jardin anglais. Ils vont et viennent, tournent, esquissent des mouvements de rotation, dans une chorégraphie bien orchestrée.
Je n'entends rien à leur propos, mais je devine qu'ils doivent être passés maîtres dans l'art de la conversation. Et, ainsi le temps s'écoule, et quand je quitte les bassins, je les laisse tout à leur short talk et à leurs élégantes circonvolutions.
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