mercredi 20 novembre 2024

Vivre : villes en ébullition

 
Couvercle de sarcophage avec acrotère et masque / Musée départemental Arles antique / Arles
 

rythmes soutenus et accélérations, bruits continus et klaxons
camions sous tension, clignoteurs, vibrations, moteurs en action
masses éperdues entre mille sollicitations, esquives, collisions :
dans les feux de l'action s'évaporent la présence et l'attention

mardi 19 novembre 2024

Voyager : Arles, autres rencontres

 
 Portrait d'Auguste / Musée Départemental Arles antique / Arles
 
graves les visages des personnages du temps passé

 Portrait présumé de César / Musée Départemental Arles antique / Arles
 
patiente l'approche lente et le dialogue peut commencer 


  Buste de Vénus / Musée Départemental Arles antique / Arles
 
douce attente et mélancolie jolie d'un printemps trop vite passé

 Stèle funéraire de Turrania Philematio et de Chia / Musée Départemental Arles antique / Arles

depuis des siècles et des siècles certains tête-à-tête n'ont jamais cessé

  Picasso à la cigarette / 1956 / Lucien Clergue / Musée Réattu / Arles

certains êtres, qu'ont-ils envie de nous transmettre, à si fort nous fixer ?


Portrait de Gisèle de la Bégassière / Man Ray / Musée Réattu / Arles
 
certaines présences sont des absences, comme par un manque blessées

 Portrait d'Arlésienne /Charles-André Férigoule / Musée Réattu / Arles
 
tout l'art de l'art, c'est de rendre la vie à ceux que la vie a quitté


lundi 18 novembre 2024

Voyager : une île dans la ville

 
 
On arrive l'esprit vaguement tourmenté, la vue brouillée par une sourde migraine, une fatigue que l'obstiné mistral a provoquée. Mais comme par enchantement les pierres se font lénifiantes, invitent au recentrement, imposent un relâchement. Le ciel assume peu à peu une teinte laiteuse, redevient innocent.
 
 
Impossible d'imaginer ce lieu bondé, débordant de bruits et de rumeurs, impossible d'imaginer ses monuments dérangés par de troublants visiteurs. Le silence est ici de mise. La lenteur. Un certain recueillement. Instinctivement la foulée se fait grave et la respiration légère.


Avance. La lumière t'appelle. Ne crains ni les ombres ni les éclats. Laisse venir toutes les images qui remontent en toi.


Avance. Aie confiance. Le temps n'a plus d'importance et tu sens une étrange force remonter en toi. Approche. Prends place dans les espaces. Ils s'ouvrent comme des réponses devant toi.


Ta tête s'est allégée. Elle bruisse de souvenirs, de vérités qui te dépassent, de connexions qui s'entrelacent. Tu comprends enfin des choses essentielles, capitales dont tu pressens qu'elles t'auront quittée si tôt que tu te seras éloignée.
 
 
Tu voudrais préserver toutes ces évidences, mais ces évidences si puissantes ne sont qu'évanescence et s'évaporent sous tes pas.
 

 

Tu t'achemines vers la sortie et tu renâcles. Quelque chose renaude en toi. Tu ne voudrais plus quitter cet endroit. Tu aimes tout ici : le langage des murs, les fleurs, les rares silhouettes, les chants, les frémissements, tout ce qui participe à l'émergence des choses qui existent et qu'on ne voit pas.


Tu t'en vas finalement. Tu t'en vas et tu ne te retournes pas. Tu n'en a pas besoin. Tu souris aux pavés. Tu sais que tu reviendras.


dimanche 17 novembre 2024

Vivre : message personnel

 

 
Merde! Merde ! Merde! Le lac si beau ce matin. Les chiens. Les oiseaux. Les pêcheurs. Une paix infinie sur les rives et cette nouvelle comme une pierre sur nos cœurs. Comme une envie d'envoyer un message à travers les airs. Tiens bon. On est là. On t'attend. La vie - cette foutue vie - a besoin de gens comme toi. Une envie de croire en des ondes magiques capables de torpiller l'intolérable et d'obtenir des retours à venir.


samedi 16 novembre 2024

Vivre/Habiter : welcome/2

 

 
Elle paraissait tout droit sortie d'un roman de Barbara Pym, longue jupe tombant à mi-mollet, chignon fatigué. La vie apparemment lui avait fait boire la tasse et plutôt deux fois qu'une. Alors elle les accumulait. Il y en avait partout. Sur les tables et les étagères, sur les buffets, des services dépareillés, des services complets. Quel vide puissant avait-elle donc besoin de combler ? On se le demandait. On tentait  une approche. Mais elle se murait, retranchée derrière des parois d'objets chinés et des évocations de salons de thé. 
A nuit tombée, le mistral s'était levé. On a cherché une couverture dans l'armoire et on l'a trouvée. Derrière trois piles de tasses en porcelaine qui patientaient.

vendredi 15 novembre 2024

Vivre : tourner et retourner

 

ce matin-là, le carrousel rongeait son frein, impatient de tourner, attendant les gamins.
illuminés, extasiés, désireux de retrouver la ville, de nous infiltrer dans ses ruelles,
nous voulions nous aussi un mercredi de folies, de bâtons de réglisse, de fish and chips,
un jour de sortie, loin des cahiers et des figures imposées, nous voulions galoper,
tourner et retourner, nous empiffrer, nous émerveiller de ce soleil enfin récupéré.

lundi 11 novembre 2024

Vivre : avis de recherche

 
cour d'honneur / château de Gradara / Rimini

ce que je veux tous les matins au réveil
ce à quoi j'aspire, très simple : le soleil