C'est l'heure marine, l'heure safre, l'heure qui appelle au repli, l'heure qui accueille la nuit. Au loin, quelque part, s'émiette le jour. Mais ici, les gens frissonnent, les renards dégringolent, les feux prennent. On franchit les seuils, on se réfugie, on soupire, heureux de se savoir à l'abri. Le regard las, on pense à tout ce qu'on a su faire aujourd'hui et le corps lourd, on se réjouit de confier bientôt à l'oreiller tous nos plans repoussés. Le clocher sonne un nombre de coups qu'on n'a pas su compter. On entend passer un train essoufflé, flèche inutile fendant l'obscurité. Le lac étendu à demi assoupi paraît attendre une berceuse et c'est la lune, tapie dans le noir, penchée, qui vient la lui fredonner
Voilà un billet qui devrait figurer dans le florilège de tes productions…
RépondreSupprimerJ'apprécie toujours cette manière que tu as d'évoquer des moments de vie sans les figer.
Et puis la photo est très belle.
(Pour sourire : j'aperçois deux yeux de renard en face sur la montagne… bon d'accord, ça doit être un très très gros renard… !)
Il y a des nuits aux bleus plus intenses que d'autres, qui nous captivent par leur brillante simplicité.
SupprimerMerci pour tes mots. Je les transmets au paysage à qui revient tout le mérite de la photo. Belle soirée à toi.
PS : des renards ici, il y en a tout plein. Ils nous contemplent de loin et aiment à venir se régaler de certains restes à nuit tombée...