vendredi 18 avril 2025

Vivre : entre-deux

 
 

Le ciel hésite sans cesse. Entre éclaircies et orages, il déverse sur nos têtes des torrents de lumière et de pluie. Le paysage verdit jusqu'à l'absinthe et le pistache. Le lilas et la glycine s'élancent sur les façades et ne ménagent ni leur peine ni leur joie. Il fait ce drôle de temps pascal où la vie sociale semble suspendue : les touristes sont renvoyés dans leurs bicoques, astiquent leurs bicyclettes en attendant des heures meilleures, les voisins se sont rués vers le Sud dans l'espoir coriace d'y récolter un peu de chaleur. Un calme olympien a pris place le long des rives et des trottoirs. Pas une voile sur le lac, pas un tracteur sur le colza. Cette lenteur, ce silence, ce vide dense enchantent le cœur et le regard. Il fait un temps à être en vacances et voici que ces vacances nous sont offertes, sans valises et sans itinéraires. Un temps à tanguer entre livres et casseroles, entre écriture et champs de fleurs. Un temps à suivre des yeux les tournoiements des oiseaux majestueux, qui voltigent dans les amples nuages, et jouent et se cachent dans les délices de l'entre-deux.

 

 

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