Les Roches Vertes / Gustave Loiseau / Ass. Amis du Petit-Palais / Genève
Il fait si beau. Les chants sont si purs. Tout invite à la détente. Là, sur les pavés, un homme s'est rêveusement allongé pour boire sa limonade. Ici, trois Coréens émerveillés lancent des œillades sur le marché. La vie palpite de partout. Les clients se pressent pour obtenir un fromage directement livré des Alpes. Leurs mains se tendent vers les tranches ténues. La vie court le long des rues, se déverse sous les arcades. C'est une journée de printemps, heureuse et belle, et c'est un jour pour envisager la mort. Quelle idée, mais quelle idée quand on y pense de consacrer des heures de brouillard et de novembre à ceux qui ne sont plus ou à nos pauvres restes quand nous aurons disparu. C'est aujourd'hui, dans la lumière vive, qu'il s'agit de nous concevoir mortels, d'oser en parler, alors que nous sommes entièrement en vie et que cette vie est belle. C'est en savourant le printemps, en savourant ces moments, que nous pouvons accueillir la mort et donner sens à nos êtres vivants.
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