Pour la seconde fois cette saison, je suis entrée dans la même boutique du centre ville. Pour la seconde fois, j'en suis sortie sans rien acheter. La première fois, j'avais été frappée par l'attitude désinvolte de la vendeuse qui m'avait ignorée. La même vendeuse cette fois-ci m'a adressé un large sourire en me priant de prendre tout mon temps pour regarder. Quelle différence entre les deux expériences ? En juillet, j'étais partie en ville précipitamment, un large chemisier sur mon vieux jeans et mes baskets de balade en forêt. Hier, je portais une paire de jeans MAC, une tunique stylée, des tennis blancs et j'affichais une coupe que Marie à Arles avait particulièrement réussie.
J'étais la même personne. J'avais les mêmes moyens financiers. J'expérimentais seulement la manière dont le monde vous donne le sentiment de votre importance selon vos apparentes possibilités de dépenser. Ça m'a fait sourire, même s'il n'y avait sans doute pas matière à rigoler : il suffit qu'un matin vous vous sentiez vaciller pour une raison ou une autre, et l'univers de la mode vous renvoie à vos manques supposés, vous appelant à consommer consommer consommer.
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