Les
salles dignes de ce nom ont fermé peu à peu. Les grosses productions font main
basse sur les programmes. Nos deux bons vieux Rex sont chacun à 40 minutes de
route. Question cinéma, le salut se trouve souvent dans les bacs de la bibliothèque. J’y découvre des pépites en décalé. L’autre jour, bonne pioche : Ce silence de l’été. Un petit bijou, sorti en février 2016, sur la manière dont on survit à l’absence.
L’histoire se passe sur trois étés et dans trois villes.
L’histoire se passe sur trois étés et dans trois villes.
Ça
commence à Berlin. Une jeune artiste lithographe traverse un parc pour aller
travailler. Le soir, à son retour, elle s’écroule sur l’herbe belle verte. Sa mort
laisse son ami effondré. La famille de la jeune femme, ses parents, sa sœur, se
serrent les coudes pour faire face.
Paris.
New-York. Durant les deux étés successifs, on retrouve l’ami et la sœur qui se
croisent, suivent leur route tant bien que mal à la recherche d'un nouvel équilibre.
Le
réalisateur, Mikhaël Hers a voulu montrer le travail
du temps lors d’une perte. Il dit : «... je ne me voyais pas aborder
cette histoire du deuil autrement que sur une très longue période. Je voulais
filmer le travail du temps à l’oeuvre : voir comment il agit sur les
personnages, parfois par strates successives presque imperceptibles, avec des
moments de recul, d’hésitations... d’autres fois par à coups, par
basculements...".
La
musique est douce. Le rythme lent. Les villes sont lumineuses, animées. On voit
la vie qui va, qui grouille, qui bat son plein. On pourrait croire que l’été
n’est pas la meilleure saison pour traiter du deuil. Mais le sentiment de perte
est peut-être plus intense face à un soleil insolent. Le résultat est tendre, vrai. Les acteurs sont épatants. Difficile de dire si Judith Chemla, est belle
ou pas. Ce qui est certain, c’est qu’elle est une excellente actrice. Quant à
Anders Danielsen Lie, il joue très juste les signes du chagrin, les
frémissements de l’angoisse, les lueurs d’un nouveau désir (ce Norvégien, ai-je appris, est à la fois
acteur et médecin généraliste, et mène de front ces deux activités).
Un
truc qui m’a frappée dans ce film : la manière dont les gens s’embrassent.
C’est-à-dire dont ils se prennent dans les bras pour se saluer, se consoler, se
rassurer. L’importance de ce geste tout simple : savoir entourer de ses bras l'Autre, en signe de fraternité, de solidarité.
Une belle trouvaille en effet que je n'ai absolument pas vue. Les cinémas ne diffusent souvent que les grosses productions et j'avoue que j'y vais de moins en moins. Le dernier film en date que j'ai vu, c'était il y a quelques semaines. C'était un documentaire sur les loups: "la vallée des loups". Je crois que j'aime ces documentaires qui prennent leur temps et qui sont bien plus passionnants que les films de Danny Boon.
RépondreSupprimer(Pardon à toi Danny si tu lis ce blog mais tu m'agaces)
Quant à la façon de s'embrasser et dire que l'on s'aime, cela dépend des personnes. Je sais qu'il y a des personnes qui aiment les câlins et qui se prennent souvent dans les bras. Moi, je suis un peu une sauvage. Je reste parfois en retrait. Mais je suis là quand même.
Allez, je t'envoie une bise virtuelle, c'est mon signe de fraternité aujourd'hui. J'espère que tu la recevras.
Et merci pour cette découverte, je note le titre.
A bientôt.
Un signe de fraternité ? Merci! C'est toujours bon à recevoir dans ce monde plutôt bestial par moments. Le documentaire sur les loups devait être passionnant : ces animaux sont incroyables et mon rêve secret serait d'en approcher, de les voir en vrai (autrement que parqués dans des zoos). Quant à DB, pourquoi lui demander pardon? Ce serait plutôt à lui de s'excuser de se croire obligé de nous refaire une version des Ch'tis à chacun de ses nouveaux navets! Belle fin de journée à toi! D.
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