Minuscule
sur la carte, la distance entre les musées avait paru interminable. Les transports publics semblaient ignorer le fait qu’il put y avoir un
quelconque rapport entre ces deux lieux.
Nous
avons traversé des banlieues cossues floutées par la neige, affronté des
retards de train, des changements inopinés, attendu avidement un bus qui
s’obstinait à ne pas arriver, et finalement atteint notre but trempés, les pieds
gelés, juste entre chien et loup.
Avant
d’aller retrouver la gravité silencieuse d'Hammershoi, devenue mélancolique
dans la faible lueur du soir, quelques rassurants tableaux de Corot, ainsi qu’un
époustouflant paysage marin de Daubigny, sous le regard discret d’un gardien
qui n’avait pas d’autres visiteurs à garder, nous nous sommes dirigés vers deux
sièges rouge et orange, tout au fond de la cafétéria. Ce jour-là, l’extension
aux courbes noires et bétonnées conçue par Zaha Hadid nous a paru étrangement
accueillante. Ah, le goût du thé chaud tandis qu’on se demande : combien de pas un kilomètre
peut-il comporter?
A
travers les vitrages, dans le parc, le miroir de Jeppe Hein était en train
d'expérimenter précisément ce que nous avions vécu durant notre traversée.
Jeppe
Hein / 1 dimensional mirror./ Ordrupgaard
J'aime bien quand tu fais dans l'abstrait... :-D
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