mercredi 11 janvier 2023

Vivre : délestages culinaires

 
 Naschmarkt / Wien

Janvier : le mois des cures par excellence. Pour assainir nos possessions, quoi de mieux qu'une détoxication, comme celle que l'on prodigue à notre foie, avec bouillon de légumes, gingembre et jus de citron ? Impossible d'échapper à cette piqure de rappel, malgré tous les efforts adoptés tous les jours de l'année. Se délester est l'affaire d'une vie. Apprendre encore et encore à renoncer pour pouvoir vraiment s'engager. Le principe "pour une chose qui rentre une autre chose de même catégorie sort" est d'une simplicité édifiante. Il n'empêche qu'il faut encore et toujours élaguer.
 
A chaque exercice, et même quand il est question d'examiner un seul tiroir, je suis surprise par le travail qui se fait en parallèle devant soi et à l'intérieur de soi. Nettoyer et ranger les espaces et les produits entraîne un processus similaire au niveau des pensées, des prises de conscience et de décision.
 
L'autre jour, le programme comportait entre autres la révision des placards alimentaires et du frigidaire afin de jeter ce qui est périmé (étonnant : on a beau acheter judicieusement, rien de trop, ne pas tomber dans le piège des achats en gros, surtout ne pas céder aux appels à la surconsommation pour profiter de prétendues réductions,  il y a toujours quelques trucs qui échappent à notre attention). A la fin de l'exercice, ont fini à la poubelle : deux bocaux d'épices que je n'ai pas réussi à identifier (sûrement reçus en cadeau, ramenés d'un voyage au Maghreb par un invité, mais jamais ô grand jamais utilisés), une bouteille de vague sauce chinoise périmée depuis... 2019, un pouce de gingembre immergé parmi les oignons, deux petits restes de fromage en train de moisir depuis les Fêtes.

A relever : la rédactrice d'Apartment Therapy met en garde contre les dates de péremption qu'il s'agit de ne pas prendre au pied de la lettre, mais de considérer avec nos sens et notre bon sens. Un conseil tout à fait avisé : Une burrata à consommer avant le 3 janvier, rangée tout au fond du frigidaire, avait une délicieuse odeur une fois ouverte (vendue scellée par une fine couche hermétique sous son couvercle de plastique). Une invitation à préparer illico une pizza maison parfaitement digeste. 
 
La cure continue. Elle encourage à acheter peu à la fois, uniquement le nécessaire (je me demande parfois combien de produits stockés au début de la crise sanitaire il y a deux ans ont été réellement consommés). Examiner attentivement les actions (quel sens de se procurer des tripacks à moins 30% quand on ne nécessite qu'un unique emballage ?) Acheter bon, voire excellent, mais en se référant uniquement à ses propres besoins. Garder une visibilité continue sur ce que l'on a. C'est toujours à cette même conclusion qu'aboutissent, dans quelque domaine que ce soit, les tournées qui ouvrent l'année.


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