dimanche 21 mai 2023

Vivre : la femme au balai

 
Photo : Francesca Volpi / Bloomberg via Getty Images / site de Rainews 20.05.2023

Une image saisissante : cette photographie a été prise jeudi dernier à Faenza, dans une école de musique. Au centre, un piano souillé de boue que la force de la crue avait dû renverser et une femme qui s'échine à déblayer la vase recouvrant tout le sol. Les parois nues portent les marques du niveau atteint par les eaux. Par-delà ce qui s'est passé ces derniers jours en Émilie-Romagne, les pertes humaines et matérielles, les sans-abris et les réseaux coupés, la désolation de ceux qui doivent faire face à la catastrophe et l'obstination de ceux qui viennent les sauver, c'est une allégorie de l'avenir de notre planète qu'on voit ici : le piano qui ne saura probablement plus donner le la et notre humanité obligée de faire face aux dégâts. Quelles perspectives ? Quelles solidarités ? Quels moyens de faire face ? Et surtout : quelles possibilités d'échapper au désastre ?  
 
(Impossible d'oublier : il y a un peu plus de trois ans, tandis que l'épidémie du Covid battait son plein dans le Nord de l'Italie, rentrant de Florence nous avions passé la frontière avec un curieux sentiment de soulagement, comme si le virus allait rester de l'autre côté. Quelle absolue naïveté! N'est-ce pas cette même naïveté qui anime les habitants des pays riches, quand ils s'obstinent à consommer et à croire que les catastrophes écologiques sont toujours ailleurs ? Comment continuer de poser des frontières mentales et imaginer que les désordres ne vont jamais toucher notre côté ?)

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