Au pied d'un arbre, suivre du regard les ultimes feuilles qui l'une après l'autre se mettent à onduler, voltigent et ensorcèlent nos paupières fascinées.
Observer la sarabande folle d'une curieuse boule brune tournant furieusement au milieu d'un champ, et qui tourne et tourne encore défiant la gravité, toupie tabac sur fond chocolat.
Percevoir au loin, très loin le vagissement d'une autoroute et près, très près, les tocs d'un pic-épeiche particulièrement entêté.
Rencontrer trois chamois qui nous montrent leur cul, les malotrus, et prennent la poudre d'escampette à travers la frênaie.
Inspirer le vide de novembre, et le trop-plein de chagrins et de cendres. Le brouillard qui plonge est comme une nuit, mais blanche. Et contrairement aux nuits blanches dans lesquelles on cherche en vain le sommeil, c'est contre ce même sommeil qu'il s'agit à tout prix de lutter. Car le brouillard ne donne qu'une envie : fermer les yeux et se mettre à rêver.
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