Melvil Poupaud l'autre soir était l'invité de la facétieuse Eva Bester dans la Vingtième heure :
Je ne suis pas du tout branché réseaux sociaux ou smartphones. Et même de moins en moins. J'ai jamais eu de smartphone. J'ai toujours mon vieux Nokia. Moi j'aime bien les textos. Ça me suffit. "t'es où? ". "Je suis là. Je t'attends." J'ai même une allergie, et même une haine profonde de ces outils dont tout le monde sait qu'ils font des ravages, surtout chez les enfants. Quand je sors mon Nokia tout le monde me dit : ah j'aimerais tellement être comme toi. Mais pourquoi tu le fais pas, t'en a encore moins besoin, t'es pas acteur, t'as pas de promo à faire. C'est comme si tu disais à quelqu'un qu'il est totalement embrigadé dans un mauvais coup. Il le sait et il arrive pas à en sortir. C'est pas non plus de l'héroïne dont on parle. C'est un appareil électronique.Les gens qui font ça toute la journée, ils doivent finir par devenir fous. En tout cas, se culpabiliser en fin de journée. Pour moi, c'est vraiment dangereux.
Ça et là, on entend de plus en plus de voix s'élever pour contester ces addictions considérées comme allant de soi, faisant passer les réticents pour des ringards, genre : T'es plus dans le coup, papa. On a vu tant de gens se vanter de pouvoir s'en acheter, surtout le dernier modèle, le tout dernier cri. Des grands-parents tout fiers d'utiliser cette technologie. Plus les personnes étaient démunies, plus elles frimaient de savoir utiliser cet appareil qu'un ado en échec scolaire sait manier sans difficulté. Que de consommation liée au besoin de conformité! Toutes ces exhortations à se représenter! Tous ces appels à liker et à s'abonner! Et cela s'étend à tous les domaines : Ma voiture est plus haute et plus large que la tienne! Mes dents sont plus blanches et mieux alignées! Ma PAL est une tour de Pise sur le point de tomber!
Cela dit, la série Dans l'ombre, dont le comédien assurait la promotion est assez réussie. Adaptée du livre écrit en 2011 par Edouard Philippe et Gilles Boyer, elle montre les dessous d'une campagne électorale à la française décrite de l'intérieur par ces ex-spin doctors. Tous les comédiens se prennent au jeu et nous aussi, on passe une bonne soirée alors que dehors la neige continue de tomber.
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