vendredi 29 août 2025

Habiter / Vivre : ces rêves qu'on faisait

 
Villa R / 1919 / Paul Klee / Kunstmuseum / Basel
 
 
Les maisons ressemblent aux personnes. Parfois on revoit quelqu'un que l'on a admiré, des années après, et on se dit : "qu'est-ce que j'ai bien pu lui trouver ?". Le temps a passé, l'autre a changé, notre regard a changé, les rapports se sont modifiés. La déception nous submerge. On mesure le chemin parcouru (on en vient même à se féliciter pour tout ce travail accompli que l'on n'a pas su reconnaître au fil de notre quotidien). Hier, la belle maison en Eternit, celle sur laquelle nous avions tant flashé - le rêve auquel on n'osait croire, un exemple d'innovation absolue, avec des architectes débordants de créativité, sa cour intérieure et son jardin japonais, sa présence unique dans un élégant quartier - la maison était devenue terne, mal entretenue, mal aimée, encerclée par des immeubles résidentiels d'une banalité à pleurer, une dame au charme décati, prématurément vieillie (du reste ses murs semblaient dégouliner de larmes et d'ennui)
C'est le cœur un peu lourd, comme à chaque fois qu'on perd une illusion, que nous avons repris la voiture pour revenir ici, nous étonner du lac et de son bleu électrique, écouter se chamailler les pies et continuer encore et encore de récolter nos fruits.
 

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