Hier matin, devant mon sac, il y avait peu à hésiter : Des vêtements, ultra légers, aucun superflu à emporter. De la très haute protection solaire et du répulsif anti-moustique en quantité. Quant aux livres, c'était un peu plus complexe. Vu les températures annoncées, je me visualisais bien au fond du parc, durant de longues heures, en leur compagnie. Mais... que prendre ? Rien de trop compliqué - pas de quoi stresser mes cellules grises - rien non plus de trop allégé - pas question de les anesthésier.
C'est alors que j'ai déniché dans la boîte à livres du casino où j'avais pris mon petit-déjeuner pas mal de pépites, dont les textes autobiographiques de Madame de Beauvoir.
M'amusant à deviner quelle personne s'était ainsi délestée de toute sa collection (peut-être qu'elle s'était offert récemment le coffret de la Pleiade?) j'ai trouvé dans deux bouquins le nom de Sophie T., titulaire d'un master en genres et œuvrant dans le monde de la culture. J'ai appris en outre qu'elle avait utilisé un billet de train Genève-Nyon, valable jusqu'au 08.03.2014 en guise de marque-page, plus un sticker en forme de virgule où elle avait noté un "Grrrrr" rageur dans "Anne, ou quand prime le spirituel". Je lui suis très reconnaissante de n'être pas une grande annotatrice, mais elle a tout de même souligné dans "La force des choses I", à la page 311 : rentrer en France, à moins d'un danger précis, je ne l'envisageais pas : il fallait d'abord comprendre avec mon coeur et avec mon corps des mots que je n'avais pas même encore fait entrer dans ma tête; quelle fatigue en perspective!
Qu'elle soit vivement remerciée, quoi qu'elle lise cet été: mes prochaines après-midis s'annoncent captivantes. Rien de
tel que de revenir aux bons vieux classiques pour clarifier certaines
questions essentielles, ces sujets comme l'écologie ou la démocratie, dont tout le monde parle et se réclame et dont tout le monde à la fin pense détenir l'unique bien-fondé.
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