La Lecture / Henri Fantin-Latour / MBA / Lyon
Je venais de terminer - difficilement - un polar des plus inconsistants, un parangon de médiocrité, dont je me suis demandé pourquoi je m'étais imposé ce pensum juste pour me convaincre qu'un livre sélectionné pour un prix des Lecteurs ne pouvait pas être foncièrement nul - mais en fait si, si, vraiment - et je me jurais que jamais, jamais plus on ne m'y reprendrait, je fulminais en constatant que j'étais une fois encore tombée dans le piège des petites pastilles rouges appliquées sur des couvertures jaunes fluo et des citations de critiques enthousiastes ("Épatant", le Guardian, "Malicieux", le Monde), quand tout à coup, ouvrant le livre qui patientait à mes côtés, je suis tombée sur une citation de Faulkner ouvrant le prologue :
Le passé ne meurt jamais.
Il ne faut même pas le croire passé.
(Requiem for a Nun)
Et alors j'ai su qu'une nouvelle phase de lecture s'offrait à moi et j'ai balancé la chose insipide et chronophage dans un vieux sac qui attendait à l'entrée, où elle est allée rejoindre un guide de Londres dépassé et quelques Agatha Christie au charme définitivement altéré.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire