Fidenza / Cathédrale / Chaire (détail)
Quand
les gens vous entendent dire que vous aimez les oiseaux, ils vous imaginent
souvent une paire de jumelles à la main, scrutant des feuillages. Ou alors
admirant une envolée de migrateurs sur fond d’azur. C’est
un peu plus compliqué que ça.
Ici,
nous vivons entourés d’oiseaux. Ce sont nos plus proches voisins. Nous
cohabitons en bonne harmonie. Ils bénéficient de nos restes et, en retour, nous
avons droit à des concerts gratuits et à toutes sortes de présents. Ils sont exemplaires par leur courage et leur ténacité.
Depuis
les prémisses du printemps, un couple de pies s’est installé juste en face de
notre cuisine. Nous les avons vues travailler d’arrache-pattes, jour après
jour, pour construire leur nid (pas bêtes, elles ont choisi un lieu qui a vue
sur nos dépôts de nourriture). Nous avons suivi avec un intérêt discret et ému leurs progrès.
Or,
depuis quelques jours, un, puis deux corbeaux se sont mis en tête de les
chasser, en se montrant teigneux et insistants. R., qui a remarqué leur manège,
a fini par intervenir (même s’il n’est pas dans nos habitudes d’interférer dans
les affaires d’autrui). Il a poussé un cri et claqué dans ses mains en
direction des importuns, qui se sont enfuis à tir d’aile. Et à présent nous
nous inquiétons de savoir si les pies sont bien toujours là.
A
plusieurs reprises, j’ai vu d'autres corbeaux mobbeurs : je les ai vus se mettre
à deux pour harceler un beau busard solitaire, en train de décrire de
majestueuses volutes, pour lui faire abandonner la partie, le faire fuir,
troubler son vol magnifique.
J’éprouve
envers les corbeaux des sentiments très mitigés : je n’aime pas qu’on les
rejette en raison de leur couleur, je n’aime pas qu’on les associe au film
d’Hitchcock et qu’on les identifie au malheur. Ce sont des volatiles
intelligents, subtils et élégants. En même temps, je leur en veux d’être si
avides avec leurs congénères et bêtement cruels, car ici le ciel est si vaste et il
y a tant d’arbres, qu' ils
pourraient aisément satisfaire tous leurs besoins sans avoir à
s’acharner sur d’autres créatures.
Bref, ces corbeaux m’apprennent que je déteste la violence gratuite, la nuisance
noire, le désir d’écraser pour dominer, l’envie de ce qui appartient à l’autre.
Voici donc ce que j’aime chez les oiseaux : ils me parlent chacun à leur manière du vivant. Ils me
parlent intensément de cette coexistence complexe qu’on appelle vie sociale. Ils
me parlent de mon humanité.
Cette année, chez moi aussi, il y a beaucoup de corbeaux, je n'avais pas remarqué les années précédentes qu'il y en avait autant. Je n'ai rien contre eux, mais comme tu le dis, qu'ils fichent la paix aux autres, il y a de la place pour tout le monde.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les oiseaux, mais j'ai une nette préférence pour les petits : moineau, rouge-gorge, pinson, tarin des aulnes, etc. Je suis d'ailleurs toujours étonnée de voir toutes les espèces d'oiseaux présents autour de chez nous. Depuis qu'on a installé un nichoir en face de la fenêtre de mon bureau, je me régale à les regarder. :-)
Belle fin de journée, Dad. Je t'embrasse.
Zut! Je croyais avoir répondu tout à l'heure et... mon commentaire a disparu. Je disais que moi aussi je me régale à les regarder, les petits oiseaux. Que je pourrais y passer des heures, quitte à oublier des tâches prosaïques comme la lessive ou l'aspirateur. Très belle soirée, Françoise!
SupprimerMoi je défends les petits oiseaux, qui souvent sont bien démunis face aux grands corbeaux. J'apprécie beaucoup les petites mésanges à tête bleue. Mais je dois dire que j'aime aussi les très grands oiseaux, comme les aigles. Je les trouve tellement majestueux.
RépondreSupprimerComme tu le dis, les oiseaux nous apprennent beaucoup sur les hommes. Certains ont les mêmes comportements. Tiens, ces temps-ci, j'ai à faire à une grande bande de corbeaux très méchants et très noirs qui me donnent des coups de bec à longueur de journée pour que je parte voir ailleurs. Mais moi je suis comme le merle. Je chantonne encore plus fort et je vaincrai, d'une manière ou d'une autre!
Merci pour ce beau texte Dad et belle et douce soirée. Bises alpines
Oh! Dédé, je crois comprendre que depuis quelques temps tu traverses de sacrées turbulences ? qu'on essaie peut-être de te bâillonner et de t'éteindre de mille désolantes façons ? Mais je suis également sure que tu as tout plein de ressources pour faire face à tous ces méchants coups de bec. La première est sans doute de garder toujours confiance en toi et en tes multiples talents. Tu dois être du genre busard élégant et les corbeaux aimeraient bien te faire descendre ? j'ai toujours pensé que si les busards se mettaient ne fut-ce qu'à deux, ils gagneraient la partie. Y aurait-il une ou des alliances possibles pour toi ? Allez, passe quand même une douce soirée, belle étoile de la Toile! Bises D.
Supprimer