Projection du film, avant-hier à Neuchâtel en présence de son réalisateur, Wilfried Meichtry.
« Jusqu’au bout de nos rêves » est l’histoire
de deux écrivains photographes, baroudeurs et rêveurs : Katharina von Arx et
Freddy Drilhon. Ils se sont rencontrés en 1956 lors d’un reportage en Polynésie.
Ils se sont aimés, ils ont eu une fille. Ils sont ensuite rentrés en Suisse où ils ont
acquis à Romainmôtier une très ancienne maison délabrée, dont personne ne
voulait : la maison du Prieur.
Leur lien est intense et passionnel, mais ils ont aussi des caractères affirmés et de forts besoins de liberté. Chacun doit également faire face à son histoire familiale, douloureuse et cruelle.
Elle va rester et mener jusqu’au bout la folle entreprise
de rénovation. Il étouffe dans ce village suisse à l'esprit étriqué et finit par s'en aller vivre au bord de la mer en Ecosse.
L’œuvre cinématographique est présentée comme un
documentaire. En fait, c’est plus que cela : W. Meichtry est un historien
qui a accompli un travail de recherche rigoureux et a longuement
interviewé Katharina avant sa mort (survenue en 2013). Ensuite, il s’est lancé
dans la réalisation en complétant les archives photographiques et écrites, les
témoignages et les films d’époque par des plages de fiction. Cette docufiction fonctionne à merveille, en grande partie grâce au talent des deux acteurs incarnant ce couple qui s'est toujours vouvoyé.
On sort de la salle nostalgique et pensive : l’amour,
même profond, même fusionnel, ne peut pas tout combler, tout réparer, tout
donner. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle depuis de nombreuses années dans la cour de l'immense demeure, que l'on peut à présent visiter.
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