J’hésitais
à retourner dans la ville par pure superstition.
Lors de
ma dernière visite j'avais vécu là-bas des moments intenses, très beaux et je craignais qu'un retour ingrat ne puisse en briser le souvenir.
Je me
souviens particulièrement de cette première matinée de novembre, qu'on aurait pu qualifier de maussade. La pluie
tintinnabulait contre les vitres et, sur la terrasse, le chat de la voisine tentait de courser un
merle sans conviction. Tandis que R. dormait encore, lovée dans
un fauteuil, je m’étais absorbée dans la contemplation du dehors. Curieuse, sans
être voyeuse, je regardais l'immeuble d'en face, ses intérieurs, les
silhouettes furtives, les lumières qui s’allumaient et s’éteignaient, et je laissais défiler mes pensées. C’étaient des pensées douces comme une confiture
d'automne, comme un soleil timoré. Je crois que je ne m’étais pas sentie aussi
sereine depuis des années. Je vivais ce matin-là une sorte d'ouverture, une
éclaircie, que le ciel bas ne pouvait refréner.
J’aurais
pu rester ainsi pendant des heures. Je ne trouvais aucune tristesse à la saison,
aucune tristesse à la pluie, aucune tristesse à l’attente. En fait, je
n’attendais rien. Je me sentais vivre intensément.
Oui, je garde le souvenir d'avoir été profondément vivante durant ces instants. Et tout à coup, repensant à cette miraculeuse matinée, oubliant
mes croyances irraisonnées, ouverte à tout ce qui était susceptible d’arriver,
je me suis décidée à partir rejoindre Johannes, Vincent, le Rijks et toutes les
surprises que l'immense ciel amstellodamois pouvait me réserver.
Et le vol de cet oiseau (superbe photo!) me transporte dans des rêves d'évasion. Merci pour ce beau moment que tu partages ma chère. Belle soirée.
RépondreSupprimerOh contrairement aux tiennes, mes photos ne sont belles que par hasard. Ici, je crois bien que l'oiseau s'est jeté littéralement devant l'objectif! Belle soirée!
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