lundi 8 avril 2019

Vivre : sans plan B


Manifestation du 6 mai 1968 / Michel Le Tac / Rencontres d'Arles / 2018

Nous avons quitté le village, croisant des enfants à l'affût,
 déterminés, avec leurs larges sacs noirs remplis de détritus.
 Ce matin-là, à travers champs, pas de quartiers : 
tolérance zéro avec les canettes et les sachets.

Nous sommes arrivés dans la ville ensoleillée 
où s'agitaient drapeaux, pancartes et slogans.
Un énorme poisson saumon frétillait par-dessus la foule bariolée.
Des voix jeunes et fermes exigeaient un changement sans tarder.

Deux manières de réagir différentes et complémentaires :
se mettre à nettoyer, offensés par les offenses faites à la terre.
Donner de la voix pour donner une chance aux bourgeons d'éclore.

6 commentaires:

  1. Coucou Dad. Cette jeunesse (et les autres aussi) qui s'exprime, c'est bien. Agir au quotidien, c'est encore mieux. J'essaie de faire de petites choses au quotidien mais j'ai l'impression d'être souvent dans l'ambivalence: renoncer à toute forme de confort et penser à la terre, c'est plus facile à dire qu'à faire.

    Bon, je suis un peu dans les choux ce matin. La direction me refuse pour l'instant ma formation. Soi-disant qu'elle ne sait pas ce qu'il en est de la suite de la boîte: on parle de restrictions budgétaires, on pétouille, on nous ment... ma responsable qui m'avait dit que je pouvais m'inscrire revient donc sur sa décision. Il faut attendre... je suis en rage.

    Bises de plaine agacées

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  2. A Berne, l'autre jour, pas que des jeunes pour manifester. C'était joyeux et bon enfant. En ce qui me concerne, je ne renonce pas à toute forme de confort, mais j'en suis à revoir quelques comportements, qui vont des modes de transports aux habitudes alimentaires (me suis rendu compte l'autre jour que j'étais quasiment devenue végétarienne, sans rien décider, instinctivement et surtout : sans rien prêcher).
    Refus de formation ? c'est très contrariant. Vraiment. Les formations constituent une ouverture, un souffle nouveau dans une vie professionnelle, l'opportunité de se confronter à d'autres visions et réalités, de garder vivantes nos motivations. J'ai connu des institutions intelligentes qui "obligeaient" leurs collaborateurs à se former et d'autres qui distribuaient les formations comme des bons points, rationnés, réservés aux "élèves" disciplinés et dociles. Je me souviens qu'on m'avait refusé ma dernière formation, prétextant que je n'en avais "plus besoin" (ils préféraient dépenser de l'argent à payer des remplaçants pour des collaborateurs en B.O., plutôt que deux ou trois milliers de francs pour une collaboratrice motivée). Moi, j'ai toujours pensé qu'on ne devait jamais cesser d'apprendre. Alors, j'ai puisé dans mes économies et je me la suis offerte, entièrement, en temps et en argent. Je ne l'ai jamais regretté : en remplissant ma déclaration d'impôt l'année suivante, j'ai réalisé que grâce à la déduction de ces frais, la formation m'avait coûté au final la moitié de son montant. Ma cheffe n'en a pas été très contente, cela la privait je crois d'un certain contrôle, mais tant pis! j'ai terminé ma vie professionnelle en me formant jusqu'au bout.
    Mais peut-être que pour toi, ce n'est qu'une question de patience. Une affaire de quelques mois, en attendant la rentrée. Belle après-midi, chère Dédé, beaucoup de soleil au VS!

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  3. Ton billet me fait sourire car il me fait tout à fait penser à ma soeur et à moi. Ma soeur est une militante, une rebelle dans l'âme, depuis toujours. Elle va manifester, est engagée, etc. L'autre jour, elle me reprochait mon manque de mobilisation, nous avons d'ailleurs failli nous disputer à ce sujet. Je lui ai expliqué que nous ne fonctionnons pas de la même façon toutes les deux, que nous luttions mais à notre propre manière. Je lui ai dit que prendre soin de notre planète, savoir aimer sa beauté, lui envoyer des ondes positives, étaient aussi très important pour sa survie, que la colère et la violence pouvaient lui faire du mal, et qu'il fallait lui envoyer aussi beaucoup d'amour et de douceur. Elle a compris...

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  4. Il y a de nombreuses manières d'exprimer sa sensibilité à un problème de société. Chacun y va selon ses opinions et sa subjectivité. En effet, pourquoi se disputer ?
    Pour ma part, je me sens de plus en plus proche de l'action concrète de ces enfants du village. Quand je suis au bord de la mer, il m'arrive de rentrer de la plage avec un sac dans lequel je verse tous les déchets que je rencontre en chemin. Se sentir concerné, sans plus se demander qui est responsable. Ramasser les bouteilles, les canettes jetées sur les bas-côtés. Faire quelque chose de concret. Longtemps, j'ai pensé : ça n'est pas à moi de faire ça, je ne suis pas responsable. Maintenant, je ne me pose plus la question. De plus en plus, je fais. Tout simplement. (ce qui ne m'empêche pas de pester quand je vois des gens manquer totalement de respect envers la nature, les choses, les lieux. ça me désole, cette absence de considération. Peut-être que ces personnes n'ont pas plus d'égards pour elles-mêmes et leurs proches...)Belle soirée, Françoise!

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  5. Il y a bientôt deux semaines, mes nouvelles voisines du dessus ont organisé un "évènement", terme qu'elles ont employé. Le lendemain matin, je trouve la poubelle collective verte (pour le papier, carton, boîtes de conserve et plastique) à moitié ouverte sur un grand carton. De plus près, je vois qu'il y a dedans des restes de morceaux de citron, serviettes en papier sales et humides, mégots et autres détritus n'ayant rien à faire dans cette poubelle. Et en bougeant cette poubelle et la noire (pour ce qu'on ne peut pas trier) je remarque que les sacs se trouvant à l'intérieur sont plein de verre. A ce moment-là, je n'avais pas le temps mais à mon retour j'ai ouvert tous les sacs dans lesquels se trouvaient 165 bouteilles de bière, 7 ou 8 de rhum, des bouteilles en plastique de jus de fruit, des mégots, des capsules, des serviettes, des restes de nourriture, tout mélangé. J'ai tout trié puis emporté tout le verre à une borne de tri dans une rue un peu plus loin. J'en ai rempli quatre sacs de courses transportés sur mon vélo en deux voyages. A l'aller, je ne pouvais pas rouler mais au retour si.
    Je n'ai pas encore eu l'occasion de les croiser depuis cet épisode, je ne sais pas trop comment leur dire mais je pensais que des personnes jeunes ne se comporteraient pas de cette manière.
    Bonne journée.

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  6. Souvent, il arrive qu'on ait affaire à des gens irrespectueux, manquant du plus élémentaire civisme. Personnellement, ça me remplit de colère, mais j'essaie de ne leur parler (car je crois qu'il est nécessaire de leur poser des limites) que lorsque ma colère s'est apaisée et que je peux leur dire avec des mots posés que leur comportement n'est pas respectueux des autres (ni du reste des règles communales de gestion des déchets). Peut-être qu'elles ont voulu débarrasser trop rapidement chez elles. Cela ne les empêche pas de le faire conformément au usages de tri sélectif (verre, carton, papier et déchets divers). Leur remettre calmement un dépliant en les encourageant à s'y tenir pour la prochaine fois pourra peut-être être suffisant ? Le risque, si rien n'est dit, c'est qu'elles continuent d'agir ainsi, et ce ne sera correct ni pour vous, ni pour elles, ni pour l'environnement.
    Non, tous les jeunes ne sont pas des Greta Thunberg. Et oui, il est nécessaire de mettre les choses au point quand les gens (jeunes ou vieux) vous manquent de respect. Bonne journée.

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