mardi 3 mai 2022

Vivre : céder au CV (ou pas)

 

Jh présenté par Vénus aux sept Arts libéraux / Botticelli / Le Louvre / Paris
 
Elle se refuse à être identifiée par son métier, à ne vivre que pour exceller dans ce domaine, à ne fréquenter que des gens de ce milieu. Elle dit qu'elle n'est pas que cela, que réussir à ce prix, c'est chèrement, c'est cruellement payer. Elle ajoute : "et si un jour je devais perdre mon emploi, qu'est-ce que je deviendrais, que resterait-il de moi ?" A la recherche de compromis, elle accepte et décline tour à tour des invitations. Elle se méfie des cases et des enfermements. Elle veut être reconnue comme une bonne professionnelle, mais elle renâcle à être perçue uniquement en tant que telle. Ses attentes, ses possibilités vont largement au-delà. 
D'où ses questionnements : d'où vient cette nécessité d'évoluer dans un monde qui nous ressemble et auquel nous voulons tant ressembler au point qu'on ferait tout pour se conformer, à travers nos relations, nos consommations, nos habitations ? quelle nécessité de tendre constamment vers la consanguinité sociale ? pourquoi avons-nous tant besoin de miroirs rassurants ?
Elle ajoute :... quelle place pour le risque, pour s'aventurer vers ce qui semble étranger, pour les pas de côté, pour la créativité... ? Elle se penche sur son verre et semble pensive... elle répète : la créativité... 


4 commentaires:

  1. Il est temps qu'elle soit « en thérapie » Faut d'urgence qu'elle prenne contact avec le psychanalyste Philippe Dayan !

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    1. Oulà! Si toutes les personnes qui se posent des questions sur la place de leur métier dans leur vie devaient aller consulter, les psys seraient débordés! (en fait, ici, ils le sont déjà, les gens consultent beaucoup depuis la pandémie et les divers stress mondiaux). Bonne soirée.

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  2. Bien des confusions existent, me semble-t-il, entre personne, personnalité et personnages dans nos relations sociales.
    Être réduit à une seule facette de nous-mêmes peut être une souffrance tant nous sommes multiples. Mais chacun de nous ne remplit-il pas un rôle clairement défini arborant un masque qui le cache dans chaque situation restant pourtant une seule et même personne.
    Douce soirée. Temps bien gris ici cet après-midi. Dehors, une tondeuse ronronne.

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    1. ah! le doux ronron d'une tondeuse. Certains sont irrités par ce bruit que j'ai tendance à trouver rassurant en arrière-fond, signe qu'il a plu et qu'il a fait beau et que l'herbe a pu pousser!
      D'accord avec vous : nous sommes multiples, selon les situations sociales, les personnes rencontrées, les obligations auxquelles nous devons faire face. De plus, en tant que personnes, nous évoluons, nous ne sommes jamais tout à fait les mêmes. Selon les circonstances sociale, nous sommes tenus d'assumer un rôle plus ou moins exigeant. Dans la situation du billet, il est question de quelque chose d'un peu différent : Pour la personne concernée (jeune, devant une "carrière" à entreprendre) il y a les contraintes et les codes liées à sa profession libérale. Si elle voulait "réussir" elle a l'impression qu'elle devrait choisir ses relations, se faire sa place dans un milieu donné, pratiquer certains sports, etc, bref, adopter ce qu'on appelle "les codes". IL y a des milieux professionnels plus exigeants que d'autres en la matière. Être avocat, ou cadre dans une multinationale, ou que sais-je, c'est un emploi. Mais... quand on sort et qu'on a fait ses 9, 10, 11 heures, ne peut-on pas choisir ce qu'on veut faire et être ? écrire de la poésie, aller aux champignons, jouer dans une compagnie amateur, rencontrer d'autres gens d'autres milieux et origines ... ? Certaines carrières semblent accaparer non seulement l'employé et son aptitude au travail, mais aussi ce qui fait sa vie personnelle... on déborde du cadre professionnel pour imposer un cadre tout court... d'où les questions et les questionnements... merci pour les observations fines et belle soirée.

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